Nature au coeur profond sur qui les cieux reposent, Nul n'aura comme moi si chaudement aimé La lumière des jours et la douceur des choses, L'eau luisante et la terre où la vie a germé.
La forêt, les étangs et les plaines fécondes Ont plus touché mes yeux que...
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Une tendre langueur s'étire dans l'espace ; Sens-tu monter vers toi l'odeur de l'herbe lasse ? Le vent mouillé du soir attriste le jardin ; L'eau frissonne et s'écaille aux vagues du bassin Et les choses ont l'air d'être toutes peureuses ; Une étrange saveur vient...
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Le plaisir mystique et païen, L'amour, la beauté, le désir Ont fait plus de mal que de bien A mon âme qui s'en revient Lasse d'aimer et de souffrir.
Allez, mon âme inassouvie, Dormir dans l'ombre le grand somme, Ayant rêvé, par triste envie, ...
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Le bourdonnant été, doré comme du miel, Parfumé de citrons, de résine et de menthe, Balance au vent sucré son rêve sensuel Et baigne son visage au clair de l'eau dormante.
Les pesants papillons ont alangui les fleurs, Le cytise odorant et la belle mélisse...
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Entrons dans l'herbe florissante Où le soleil fait des chemins Que caressent, comme des mains, Les ombres des feuilles dansantes.
Respirons les molles odeurs Qui se soulèvent des calices, Et goûtons les tristes délices De la langueur et de l'ardeur...
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Mon coeur est un palais plein de parfums flottants Qui s'endorment parfois aux plis de ma mémoire, Et le brusque réveil de leurs bouquets latents - Sachets glissés au coin de la profonde armoire - Soulève le linceul de mes plaisirs défunts Et délie en pleurant leurs...
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Fermez discrètement les vitres sur la rue Et laissez retomber les rideaux alentour, Pour que le grondement de la ville bourrue Ne vienne pas heurter notre fragile amour.
Notre tendresse n'est ni vive ni fatale, Nous aurions très bien pu ne nous choisir jamais...
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Si tu veux nous ferons notre maison si belle Que nous y resterons les étés et l'hiver ! Nous verrons alentour fluer l'eau qui dégèle, Et les arbres jaunis y redevenir verts.
Les jours harmonieux et les saisons heureuses Passeront sur le bord lumineux du chemin...
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Dans le jardin, sucré d'oeillets et d'aromates, Lorsque l'aube a mouillé le serpolet touffu, Et que les lourds frelons, suspendus aux tomates, Chancellent, de rosée et de sève pourvus,
Je viendrai, sous l'azur et la brume flottante, Ivre du temps vivace et du...
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Je m'appuierai si bien et si fort à la vie, D'une si rude étreinte et d'un tel serrement, Qu'avant que la douceur du jour me soit ravie Elle s'échauffera de mon enlacement.
La mer, abondamment sur le monde étalée, Gardera, dans la route errante de son eau,...
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