Tous les fruits du verger ne sont pas mûrs encor,
Mais l’automne apparaît dans les bois jaunes d’or ;
La brume se répand, grise comme la cendre,
Au pied de ce coteau que tu vas redescendre.
Sur la pierre annonçant la moitié du chemin,
Que fait cet homme...
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Va ! marche au but suprême où marche toute chose :
Vois, d'un souffle divin l'espace est tourmenté ;
Quel globe est endormi ? quel astre se repose ?
Toi seul tu prétendrais à l'immortalité !
Attends-tu là, couché, que le désert t'apporte
Ses fontaines d'eau...
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STROPHE.
Emportez le fils de Cybèle
Sur l'Ida, dans un antre vert ;
Cachez sa royauté nouvelle
Dans le sein fécond du désert !
Dépouillez vite, ô Corybantes,
La pourpre des robes tombantes,
Dansez sur un mode effréné !
Que la terre de sang...
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Voilà le soleil qui décline ;
Le jour s’est déjà retiré
Du ravin et de la colline ;
Le grand mont seul reste éclairé.
L’ombre a noirci la plaine entière,
Tout le pays d’où je reviens,
L’étang, le clocher, la chaumière,
Tout lieu cher dont je me...
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Amis, le temps brumeux fait les songeurs moroses !
Tout exhale l'ennui, ce soir, même ces roses ;
Des yeux les plus aimés le sourire a pâli ;
Nos pensers de ce ciel ont pris la morne teinte...
Biais venez ! Dans le vin cherchons la verve éteinte,
Et la joie...
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Si je brise un jour mes chaînes,
Je veux m'enfuir vers les eaux ;
Mieux, que les nids sur les chênes,
Mieux que les aires hautaines,
J'aime un nid dans les roseaux.
J'aime une terre mouillée
Par un lac profond et clair ;
Pour tenir l'âme...
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La dernière forêt qui reste aux monts Arvernes
A l'homme des vieux jours prête encor ses cavernes ;
Là, sous les fiers sapins qui seuls ont survécu,
Il fuit les temps nouveaux, rebelle et non vaincs.
Comme les loups tapis dans les creux du basalte,
Le Celte...
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Entré dans ces jardins, l’homme s’y renouvelle ;
L’œil est plus clairvoyant, la nature est plus belle ;
On vient, tout est nouveau, rien ne semble inconnu ;
On l’avait dans le cœur, on s’en est souvenu.
La fleur qu’en d’autres champs on dédaignait la veille,...
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I
Aux grands monts la nature a fait des lots divers
Ainsi qu’aux grandes âmes :
De glaciers éternels ceux-là furent couverts,
Ceux-ci remplis de flammes.
Toujours dans leur cratère, ou lave, ou passion,
Grondent des voix latentes ;
Puis le...
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L’AVEUGLE
L’aveugle a deviné que la Muse, ô pasteurs,
Conserve encore ici deux jeunes serviteurs ;
Démêlant de vos voix l’harmonieuse trame,
Déjà dans votre accent j’ai lu toute votre âme.
Vous êtes doux et fiers ; et, puisque vous chantez,
Enfants,...
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