• Le jour s'éteint sur tes collines,
    Ô terre où languissent mes pas !
    Quand pourrez-vous, mes yeux, quand pourrez-vous, hélas !
    Saluer les splendeurs divines
    Du jour qui ne s'éteindra pas ?

    Sont-ils ouverts pour les ténèbres,
    Ces regards altérés du jour ?
    De son éclat, ô Nuit ! à tes ombres funèbres
    Pourquoi passent-ils tour à tour ?

    Mon...

  •  
    La terre n'était plus qu'une tombe fermée ;
    Masse informe et muette, éteinte, inanimée,
    Elle flottait au rang qu'elle avait occupé,
    Comme un vaisseau muet que la foudre a frappé,
    Quand la main qui le guide est tombée en poussière,
    Suit encore un moment sa rapide carrière,
    Puis chancelle et s'arrête, et de ses flancs déserts
    ...

  •  
    Pieux servants de l'art, conservez la beauté !
    De ce moule où le monde en naissant fut jeté
    Des types merveilleux sortirent ; le poète
    Comme dans un cristal dans ses chants les reflète.
    Par le grand ouvrier tel fut l'ordre prescrit :
    Il mit les éléments sous la loi d'un esprit,
    Pour que chaque rouage, en l'immense machine,
    Remplit, sans dévier...

  •  
    Sur l'air de la Marseillaise

    Français, volons à la victoire
    Pour détruire tous les tyrans,
    Perdons à jamais leur mémoire
    Et sur eux soyons triomphants.
    Qu'aucun danger ne nous arrête
    Avec notre mâle fierté
    Combattant pour l'égalité
    Nous sommes sûrs de leur défaite.
    Volons, jurons, de ne mourir que pour la liberté....

  • Pourquoi bondissez-vous sur la plage écumante,
    Vagues dont aucun vent n’a creusé les sillons ?
    Pourquoi secouez-vous votre écume fumante
    En légers tourbillons ?

    Pourquoi balancez-vous vos fronts que l’aube essuie,
    Forêts, qui tressaillez avant l’heure du bruit ?
    Pourquoi de vos rameaux répandez-vous en pluie
    Ces pleurs silencieux dont...

  • Salut, ô sacrés tabernacles,
    Où tu descends, Seigneur, à la voix d'un mortel!
    Salut, mystérieux autel,
    Où la foi vient chercher et son pain immortel
    Et tes silencieux oracles!

    Quand la dernière heure des jours
    A gémi dans tes vastes tours,
    Quand son dernier rayon fuit et meurt dans le dôme;
    Quand la veuve, tenant son enfant par la main,
    A...

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    Cieux, déroulez sur notre tête
    Vos voiles de pourpre et d’azur.
    Montez, arômes du foin mûr.
    Que la terre, en ce jour, revête
    Et sa richesse et sa beauté !
    Qu’en murmurant la source coule
    Dans l’herbe du pré velouté !
    Que l’oiseau voltige et roucoule !
    Que tout s’unisse à ces concerts
    D’un peuple qui demande place
    Parmi les...

  • O nature tranquille, immortelle nourrice
    Des vivants et des morts,
    Charmeuse, étends sur moi la paix consolatrice
    De tes parfums subtils et de tes doux accords.

    Quand de l’illusion le mirage éphémère
    Illuminait mes yeux,
    C’est toi qui, loin du bruit, ô nature, ô ma mère,
    A mes rêves prêtais les forêts et les cieux.

    Ces rêves ont vécu, mais mon...

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    De quel nom te nommer, Sommet caché des choses,
    Principe, Intelligence, Etre infini, sans nom,
    O Suprême, ô Parfait, ô Bon, Cause des causes.
    Du Désir à la Vie unique et pur chaînon ?

    Ineffable, salut ! Essence incognoscible,
    O Tout contenant tout, Etendue invisible,
    Dieu pensant et pensé par l’immense Univers !
    Toi-même es l’origine et, comme...

  • Quel est ce monstre à l'œil sinistre
    Qui règne aux bords américains ?
    La terreur lui sert de ministre
    D'horribles fouets arment ses mains,
    Partout une pesante chaîne
    Marque les traces de ses pas
    Devant lui s'agitent la haine
    Le désespoir et le trépas.

    Il ne s'abreuve que des larmes
    Qu'il fait verser aux malheureux
    Le trouble, les...