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    Chaque jour dans la basilique
    Ils pleurent pour de nouveaux morts,
    Lancinants comme des remords
    Avec leur son mélancolique.

    C’est l’appel grave et symbolique
    Que j’entends au gîte et dehors.
    Avec ton sanglot métallique,
    Vieux bourdon, comme tu me mords !

    Hélas ! mon âme est destinée,
    Quand l’horrible glas retentit,
    À grincer...

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    Comme autrefois pâle et serein
    Je vis, du moins on peut le croire,
    Car sous ma redingote noire
    J’ai boutonné mon noir chagrin.
    Sans qu’un mot de mes lèvres sorte,
    Ma peine en moi pleure tout bas ;
    Et toujours sonne comme un glas
    Cette phrase : Ta mère est morte !

    Au bois de Boulogne on me voit,
    Comme un dandy que rien n’occupe,...

  • Sous les grottes de nacre et les limons épais
    Où la divine Mer sommeille et rêve en paix,
    Vers l’heure où l’Immortelle aux paupières dorées
    Rougit le pâle azur de ses roses sacrées,
    Je suis née, et mes sœurs, qui nagent aux flots bleus,
    M’...

  • Sous les grottes de nacre et les limons épais
    Où le fleuve Océan sommeille et rêve en paix,
    Vers l’heure où l’Immortelle aux paupières dorées
    Rougit le pâle azur de ses roses sacrées,

    Je suis née, et mes sœurs, qui nagent aux flots bleus,
    M’ont bercée en riant dans leurs bras onduleux,
    Et, sur la perle humide entrelaçant leurs danses,
    Instruit mes...

  • LA GLÈBE

    LES GLANEUSES

    La mort du jour torride et du soleil ardent
    Laisse un peu de fraîcheur s’épandre par la plaine ;
    D’effluves embaumés la tiède brise est pleine ;
    Une clarté de nacre argenté l’Occident.

    C’est l’heure violette encor du crépuscule,
    Où l’arbre du coteau se détache plus fin...

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    Il faut aimer les arts pour les plaisirs qu’ils donnent, non pour
    la gloire qu’ils promettent.
    Madame BEAUFORT D’HAUTPOUL.

    Qui ! moi, moi l’envier, la chercher ou l’attendre ?
    Moi, d’un immense écho flatter ma faible voix ?
    Non, je n’y prétends point, mais je crois la comprendre ;
    Et je m’applaudis de mon choix !

    Porter dans...

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    Le temps, comme un torrent, roule sur les cités ;
    Rien n’échappe à l’effort de ses flots irrités :
    En vain quelques vieillards, sur le bord du rivage,
    Derniers et seuls débris qui restent d’un autre âge,
    Roidissant contre lui leur effort impuissant r
    S’attachent, comme un lierre, au siècle renaissant :
    De leurs corps un moment le flot du temps se...

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    AYANT écrit ces vers ainsi qu’un testament
    Où du peu que je fus quelque chose demeure,
    Il n’importe aujourd’hui que je vive ou je meure,
    Pourvu qu’ils aient conté mon immortel tourment !

    Pourvu qu’ils aient charmé, ne fût-ce qu’un moment,
    Fugitifs et lointains comme une voix qui pleure,
    Celle dont je serai, jusqu’à la dernière heure,
    Le triste...

  • Gloire à Dieu dans les hauteurs,
    Paix aux hommes sur la terre !
     
    Aux hommes qui l’attendaient
    ...

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    Puisqe vos ènemis couronent d’immortèles
    Le cercueil triomfal où reposent leurs morts,
    Pendant qe, sans oneurs, entassés pèle-mèle,
    Dans la fosse comune on va jeter vos corps ;

    Recevez le tribut de nos larmes muètes,
    Frères, nous suivrons seuls vos restes vénérés,
    Et nous visiterons, pendant les nuits...