• Oh ! de l'air ! des parfums ! des fleurs pour me nourrir !
    Il semble que les fleurs alimentent ma vie ;
    Mais elles vont mourir.... Ah ! je leur porte envie :
    Mourir jeune, au soleil, Dieu ! que c'est bien mourir !

    Pour éteindre une fleur il faut moins qu'un orage :
    Moi, je sais qu'une larme effeuille le bonheur.
    À la fleur qu'on va fuir qu'importé un long...

  • Ton œil ne peut saisir les fleurs que tu fais naître
    Quand tu daignes fouler le sol ;
    Il faut avoir mon cœur, vois-tu, pour les connaître
    Il faut t’aimer d’un...

  • Des avalanches d’or du vieil azur, au jour
    Premier et de la neige éternelle des astres
    Jadis tu détachas les grands calices pour
    La terre jeune encore et vierge de désastres,

    Le glaïeul fauve, avec les cygnes au col fin,
    Et ce divin laurier des âmes exilées
    Vermeil comme le pur orteil du séraphin
    Que rougit la pudeur des aurores foulées,

    L’...

  • Des avalanches d’or du vieil azur, au jour
    Premier et de la neige éternelle des astres,
    Jadis tu détachas les grands calices pour
    La terre jeune encore et vierge de désastres,

    Le glaïeul fauve, avec les cygnes au col fin,
    Et ce divin laurier des âmes exilées
    Vermeil comme le pur orteil du séraphin
    Que rougit la pudeur des aurores foulées

    L’...

  • En ces heures de jeune et bel avril dardé,
    L’hiver, à tout jamais, semble barricadé
    Là-bas, au nord, derrière un mur géant de glace.
    Des souffles doux à de longs vols d’oiseaux s’enlacent
    Et visitent les champs, les bois et les vergers.
    Les abricotiers clairs et les pêchers légers
    Se décorent de fleurs blanches, roses, vermeilles
    Pour leurs noces avec...

  • C’était une de ces nuits blondes
    Qu’il fait après les jours brûlants :
    Pleine d’aurores vagabondes
    Et de crépuscules brûlants.

    Les arbres, décor sympathique
    Sur la lune dans sa rondeur,
    Produisaient cet effet d’optique
    Qui supprime la profondeur.

    Mais le grand ciel bleu par derrière,
    Reculait en s’arrondissant,
    Avec ses perles de...

  •  
    Pendant que nous faisions la guerre,
    Le soleil a fait le printemps :
    Des fleurs s’élèvent où naguère
    S’entre-tuaient les combattants.

    Malgré les morts qu’elles recouvrent,
    Malgré cet effroyable engrais,
    Voici leurs calices qui s’ouvrent,
    Comme l’an dernier, purs et frais.

    Comment a bleui la pervenche,
    Comment le lis renaît-il...

  • Nos jardins orgueilleux dédaignent la culture
    De vos chastes attraits naïves fleurs des champs,
              Enfants trouvés de la nature !
    Mais vous êtes pour moi des objets ravissante ;
    Par vous je me retrouve aux étés du jeune âge,
    Quand simple bouton d’or, paquerette sauvage,
    Plus que l’or et l’argent éblouissaient mes sens.

    Vous créez pour mon cœur...

  •  
    À Henri Harpignies.

    Le clair ruisseau des bois dit aux fleurs de ses rives :
    Belles que j’aime à voir
    Dans l’abandon charmant de vos grâces naïves,
    À mon discret miroir ;

    Ah ! je voudrais lutter contre mes destinées
    En arrêtant mon cours ;
    Et, vous enveloppant de mes eaux fortunées,
    Baiser vos pieds toujours.

    Le soleil,...

  • Ce sont quelques fleurs des prés
    Dont je fleuris votre couche
    Et que vous parfumerez
    En y posant votre bouche.

    Des coquelicots ardents,
    Des nielles et des brizes,
    Fragiles fleurs du printemps
    Qui tremblent aux moindres brises.

    Des sauges, des boutons d’or
    Avec de l’avoine folle,
    ...