• Cette femme du monde,
              Pâle et blonde,
    Qu’on voit d’un pas pressé,
              L’œil baissé,
    Filer sous les grands arbres
              Loin des marbres,
    Héros, Amours, Bergers,
              Trop légers,
    S’en va vers un coin sombre
              Voilé d’ombre,
    Derrière les massifs
              De vieux ifs.
    Sans manteau qui la...

  • Le poète
    — Femme ! c'est par mes vers que tu deviens déesse ;
    Ils couronnent ton front d'un prestige vainqueur.

    La femme
    — Poète ! et c'est pourquoi, de ta voix qui caresse,
    Nul écho n'a vibré mieux qu'en mon cœur !

    Peines partagées

    Sur la terre où chacun traîne son poids de chaînes,
    L'amour fait supporter un sort...

  • Ses jupons troussés court comme sa devantière,
    Sous ses gros bas bleus bien tirés
    Laissant voir ses mollets cambrés
    À mi-...

  •  
    I

    Quelque chose de moi dans les villes du Nord,
    Quelque chose survit de plus fort que la mort.

    En leurs quartiers lépreux qu’affligent des casernes,
    Quelque chose de moi pleure dans les tambours.

    Et par les soirs de pluie, en leurs mornes faubourgs,
    Quelque chose de moi brûle dans les lanternes.

    Et, tandis que le vent s’exténue en reproches...

  •  
    DEPUIS qu’Aphrodite la blonde
    Jaillit des bras du flot amer,
    Mieux qu’à nous, fidèles à l’onde,
    Les femmes ont aimé la mer.

    Et la Mer a gardé pour elles
    Le tendre regard d’un amant ;
    Elle vient baiser leurs pieds frêles
    Avec un doux gémissement.

    L’écume de ses flots plus calmes
    Que l’orage ne gonfle pas
    Vient poser l’argent...

  • Il paraîtrait que le Printemps,
    Si l’on en croit l’Histoire,
    Était jadis des plus constants,
    Fatal, obligatoire.

    C’était un héros gracieux,...

  •  

    Les fronts blancs, les fronts doux, les fronts mélancoliques
    Des femmes dont les yeux étoilent la pâleur
    Font tant sympathiser mon âme avec la leur,
    Que j’y mettrais ma lèvre ainsi qu’à des reliques.

    Je voudrais dans mon être amasser la chaleur
    Et les parfums d’encens des vieilles basiliques
    Pour faire refleurir l’amour des bucoliques
    Et...

  •  
    Vois, par-dessus la haie où chantent les fauvettes,
    Dans le foin verdoyant aux teintes violettes,
    Cachés jusqu’aux genoux et montant de là-bas,
    Les faucheurs, alignés, marchant du même pas.
    En cercle, à côté d’eux, frappent les faux tournantes :
    Le fer siffle en rasant les tiges frissonnantes,
    Et, dans le vert sillon tracé par les râteaux,
    L’...

  • Faux et râteaux !

    Bidons au poing, paniers au dos,
    Un linge humide enveloppant la gourde,
    S’en vont, vers l’horizon,
    Les gens qui font leur fenaison,

    Malgré l’heure plombante et lourde.

    Nul ne chante : l’air est brûlant.

    Les carrefours pierreux et blancs...

  • Autour du toit qui nous vit naître
    Un pampre étalait ses rameaux ;
    Ses grains dorés, vers la fenêtre,
    Attiraient les petits oiseaux.

    Ma mère, étendant sa main blanche,
    Rapprochait les grappes de miel,
    Et les enfants suçaient la branche,
    Qu'ils rendaient aux oiseaux du ciel.

    L'oiseau n'est plus, la mère est morte ;
    Le vieux cep languit...