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    L’Héroïsme, la foi, l’enthousiasme fier,
    Tous ces riches métaux qui dormaient dans mon âme,
    Je ne les aurai pas chauffés de rouge flamme
    Pour en battre au soleil des armures d’or clair

    Les songes sont éteints qui hantaient ma mémoire :
    Les noces, les berceaux balancés, les enfants,
    Et le peuple escortant, par les soirs triomphants
    Les poètes...

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    I

    En quittant le collège, abri calme et dormant,
    J’ai pleuré mon enfance et j’ai confusément
    Senti qu’un peu de moi restait là, dans la pierre !
     
    L’habitude est si douce au cœur, si familière !
    Et j’avais dès longtemps pris celle de m’asseoir
    Dans la salle d’étude, après les jeux, le soir,
    D’écrire, de rêver, les mains contre les tempes...

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    Souvenir ! ô douceur d’un amour qui s’achève !
    Souvenir ! ô douceur d’un songe qui n’est plus !
    Rappel triste, en marchant, d’anciens vers qu’on a lus ;
    Écume de la mer dont s’argente la grève.

    L’église a disparu, mais la cloche on l’entend !
    Souvenir ! ô douceur de la convalescence !
    Charme de la sourdine et de la réticence
    Qui font paraître...

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    Douleur de se reprendre aux choses d’autrefois
    Et de chercher son nom sur les lèvres quittées
    Et de rentrer dans les maisons déshabitées
    Dont le jardin tressaille encore à notre voix !

    Car le cœur du jardin, à travers les années,
    Le doux cœur du jardin surpris du cœur que j’ai
    Murmure : « C’est bien lui, mais comme il est changé !
    Qu’ont vu...

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    I. ― LES RIVIÈRES

    Te rappelles-tu nos calmes rivières
    Qui se répandaient, limpides et fières,
    A travers les champs fleuris de houblons,
    Dans le beau pays où les toits sont blonds.
    Te rappelles-tu nos rivières lentes
    Qui traînaient au loin leurs eaux indolentes,
    Tristes de quitter un si doux climat.
    A peine une barque avec un long mât...

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    Si vous rencontrez trop souvent
    — Parmi ces vers noirs et moroses
    Que j’écris le soir en rêvant —
    Le cortège des enfants roses ;

    Si vous trouvez trop de blondins,
    C’est ainsi que je les appelle,
    Trahissant par des cris badins
    Leur adorable ribambelle,

    C’est qu’au fond je les aime tant :
    Ils sont tous blonds, étant l’aurore ;...

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    Quand de pâles amants, l’extase étant finie,
    Ont la sensation d’une heureuse agonie
    Et qu’éveillés à peine et doucement brisés
    Ils sentent un vol blanc d’immatériels baisers,
    Si l’aube envahissante à ce moment pénètre,
    C’est comme une faux d’or à travers la fenêtre
    Coupant les blés du rêves et les fleurs du plaisir !
    Et quand le couple triste a...

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    Seigneur ! en un jour grave, il m’en souvient, Seigneur !
    Seigneur, j’ai fait le vœu d’une œuvre en votre honneur.

    C’est donc pour vous qu’ici brûlent d’abord des lampes
    Qui disent votre gloire et sont mes dithyrambes.

    Toutes ces chastes Premières Communiantes
    Vêtent mes rêves blancs de leurs robes qui chantent.

    C’est pour prix de vos biens et...

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    C’est l’automne, la pluie et la mort de l’année !
    La mort de la jeunesse et du seul noble effort
    Auquel nous songerons à l’heure de la mort :
    L’effort de se survivre en l’œuvre terminée.
    Mais c’est la fin de cet espoir, du grand espoir,
    Et c’est la fin d’un rêve aussi vain que les autres :
    Le nom du dieu s’efface aux lèvres des apôtres
    Et le...

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    Ici toute une vie invisible est enclose
    Qui n’a laissé voir d’elle et d’un muet tourment
    Que ce que laisse voir une eau d’aspect dormant
    Où la lune mélancoliquement se pose.

    L’eau songe ; elle miroite ; et l’on dirait un ciel,
    Tant elle s’orne d’étoiles silencieuses.
    Ô leurre de ce miroir artificiel !
    Apparence ! Sérénités fallacieuses !

    ...