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IRien au paradis ne manquait. — La brise
Jetait dans l’air tiède une haleine exquise,
Car le lys sans tache et toujours en fleur
Sans cesse y mêlait sa suave odeur.
Une clarté pâle invitait au rêve,
Et la nuit au jour ne faisait point trêve ;
Cet éclat n’avait ni soir ni matin
Et ne connaissait aube ni déclin.
Les oiseaux... -
Phipps bombardait Québec. Du haut de son nid d’aigle,
Frontenac tenait ferme et ripostait en règle.La veille, un envoyé de l’amiral anglais
Avait, signaux en mains, pris pied sur les galets
Où du Cap Diamant l’escarpement se dresse,
Et, porteur d’un message insolent dont l’adresse
Ne dissimulait point l’orgueilleuse teneur,
S’était fait... -
― Oui, messieurs, j’ai vu ça, vu comme je vous vois,
Fit l’homme avec un tremblement sincère dans la voix.
C’était par un matin brumeux du mois d’octobre ;
J’étais bien éveillé, dans mon bon sens, et sobre...
Ah ! pour ça, parlez-en au capitaine Augé,
Qui me vit revenir pâle et le sang figé,
Quasiment comme un mort sorti du cimetière.J’étais...
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― C’est le Grand-Calumet, portage des Sept-Chutes !
Cria José. Campons ! ―En deux ou trois minutes,
Nous étions sur la rive, et près du flot ronflant,
Notre canot halé reposait sur le flanc.Le soir tombait ; au loin sur les collines chauves,
Un beau soleil couchant versait des lueurs fauves ;
Pas un souffle de... -
Vous fûtes glorieux, jours de dix-huit cent douze,
Quand nos pères, grands cœurs qui battaient sous la blouse,
Oubliant d’immortels affronts,
Sous les drapeaux anglais, en phalanges altières,
La carabine au poing se ruaient aux frontières
En chantant avec les clairons !Gars à la joue imberbe, hommes aux mains robustes,
Toujours prêts à venger... -
Elle fut magnanime, héroïque et sans tache,
Votre légende, ô fiers enfants de Saint-Eustache !Quand le reste pliait ; quand, à Saint-Charle en feu,
Sacrifiant leur vie en un suprême enjeu,
Les hardis défenseurs de notre sainte cause,
Martyrs du grand devoir que la patrie impose,
Étaient morts aux lueurs de leurs foyers détruits ;
Quand les... -
Quelle plume il faudrait pour rendre avec des mots
Ton héroïque histoire, ô Daulac des Ormeaux !Montréal, qui, superbe entre nos métropoles,
Dresse aujourd’hui son front couronné de coupoles,
N’était qu’une bourgade, et n’avait pas vingt ans.
Un soir, le bruit courut parmi ses habitants
Si souvent harassés par les hordes sauvages,
Que,... -
― Une voile ! une voile !...À ce long cri de joie
Que chaque écho sonore à l’autre écho renvoie,
Un double cri parti de deux points divergents,
Défi des assiégés, hourra des assiégeants,
Clameurs à tous les cœurs par l’espoir arrachées,
Répondit coup sur coup des murs et des tranchées.
- Sauvés ! s’écriait-on... -
Personne n’a connu ta tombe, ô Du Calvet !
Quand la mort te frappa, personne à ton chevet,
Ni sur ton front penché, ni sur ta lèvre blême,
N’a recueilli le mot du terrible problème
Qui planera toujours sur tes derniers instants !C’est à ton héroïsme, à tes efforts constants,
C’est à ton dévoûment, le plus pur, le plus ample
Dont ces temps...