• Les sots sont un peuple nombreux,
    Trouvant toutes choses faciles :
    Il faut le leur passer, souvent ils sont heureux;
    Grand...

  • Je n'étais qu'une plante inutile, un roseau.
    Aussi je végétais, si frêle, qu'un oiseau
    En se posant sur moi pouvait briser ma vie.
    Maintenant je suis flûte et l'on me porte envie.
    Car un vieux vagabond, voyant que je pleurais,
    Un matin en passant m'arracha du marais,
    De mon coeur, qu'il vida, fit un tuyau sonore,
    Le mit sécher un an, puis, le perçant...

  • I

    Un jour je vis s'asseoir au pied de ce grand arbre
    Un Pauvre qui posa sur ce vieux banc de marbre
    Son sac et son chapeau, s'empressa d'achever
    Uu morceau de pain noir, puis se mit à rêver.
    Il paraissait chercher dans les ongues allées
    Quelqu'un pour écouter ses chansons désolées ;
    Il suivait à regret la trace des passants
    Rares et qui, pressés, s...

  • à Francis Poictevin.

    Il ne me faut plus qu'un air de flûte,
    Très lointain en des couchants éteints.
    Je suis si fatigué de la lutte
    Qu'il ne me faut plus qu'un air de flûte
    Très éteint en des couchants lointains.

    Ah, plus le clairon fou de l'aurore !
    Le courage est las d'aller plus loin.
    Il veut et ne peut marcher encore
    Au son du...

  • Une flûte au son pur, je ne sais où, soupire.
    C'est dimanche. La ville est paisible, il fait bleu ;
    Et l'âme à qui l'azur semble toujours suffire
    Bénit le soir tombant et la bonté de Dieu.

    Pourtant cet air qui pleure au fond du crépuscule,
    Là-bas, chez des voisins, ce dimanche d'été,
    Cet aveu sans espoir qu'une flûte module,
    A l'entendre, mon...

  • Voici le soir. Au ciel passe un vol de pigeons.
    Rien ne vaut pour charmer une amoureuse fièvre,
    Ô chevrier, le son d'un pipeau sur la lèvre
    Qu'accompagne un bruit frais de source entre les joncs.

    A l'ombre du platane où nous nous allongeons
    L'herbe est plus molle. Laisse, ami, l'errante chèvre,
    Sourde aux chevrotements du chevreau qu'elle sèvre,
    ...

  • Viens ! - une flûte invisible
    Soupire dans les vergers. -
    La chanson la plus paisible
    Est la chanson des bergers.

    Le vent ride, sous l'yeuse,
    Le sombre miroir des eaux. -
    La chanson la plus joyeuse
    Est la chanson des oiseaux.

    Que nul soin ne te tourmente.
    Aimons-nous! aimons toujours ! -
    La chanson la plus charmante
    Est la...

  • A STEPHANE MALLARME

    Au temps du gazouillis des feuilles, en avril,
    La voix du divin Pan s'avive de folie,
    Et son souffle qui siffle en la flûte polie
    Eveille les désirs du renouveau viril.

    Comme un appel strident de naïade en péril
    L'hymne vibre en le vert de la forêt pâlie
    D'où répond, note à note, écho qui se délie,
    L'ironique pipeau...