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    Non, le fatal ennui qui nous pousse au blasphème
    Ne sera pas vainqueur !
    Pour échapper au monde et pour me fuir moi-même,
    J’ai des ailes au cœur.

    Je conserve immortels l’amour de la nature,
    Votre amour, ô mon Dieu !
    Ce double asile, ouvert aux peines que j’endure,
    Me reçoit en tout lieu.

    L'homme sur votre nom, que l’univers atteste,...

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    Un soir, — ce souvenir me donne le frisson, —
    Un ami m’a conduit dans la triste maison
    Qui recueille, à Paris, les femmes sans asile.
    La porte est grande ouverte et l’accès est facile.
    Disant un nom, montrant quelque papier qu’elle a,
    Toute errante de nuit peut venir frapper là.
    On l’interrogera seulement pour la forme.
    Sa soupe est chaude ; un...

  • Les vieux tilleuls fleuris embaument… Le parterre,
    Abandonné, végète au gré de la saison.
    De la grille on ne voit qu’un pan de la maison
    Petite et sombre au fond d’un quartier solitaire.

    La maison est petite : et d’un air de mystère
    Les massifs du jardin bornent son horizon.
    Tout ce qu’ont écouté cette ombre et ce gazon
    D’extatiques secrets, on voit...

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    Les lionceaux ont des asiles,
    Les oiseaux du ciel ont des nids :
    Les pauvres mères de nos villes
    N’ont point de toits pour leurs petits !

    Oh ! rouvrez-leur des bras de mère,
    Donnez-leur le lait et le pain,
    Et gardez de la graine amère
    Le van qui leur épand le grain !

    Et vous, venez, timide enfance ;
    Bénissez Dieu sur leurs genoux...