Pour vos beaux yeux et vostre beau visage,
Et la douceur de ce divin langage
Dont vous tenez tout le monde enchanté,
Cloris, on doit souffrir vostre fierté,
Et prés de vous avoir moins de courage.
Il est donc vray, que je ne fus pas sage,
De ne pouvoir endurer un outrage,
Moy que l'Amour tient si bien arresté
Pour vos beaux yeux.
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Quand Iris aux beaux yeux,
Paroist en quelques lieux,
Il n'est coeur qui ne tremble,
C'est l'honneur de la Cour,
C'est la gloire d'Amour,
Et les Vertus ensemble.
On ne peut pas si-tost,
Bien louër comme il faut,
De la grande Duchesse
La grace et la bonté ;
Sa moindre qualité
Est celle de Princesse.
Quand des bords... -
Ma foi, c'est fait de moi. Car Isabeau
M'a conjuré de lui faire un rondeau.
Cela me met en une peine extrême.
Quoi treize vers : huit en eau, cinq en ème !
Je lui ferais aussitôt un bateau.
En voilà cinq pourtant en un monceau.
Faisons-en huit, en invoquant Brodeau,
Et puis mettons : par quelque stratagème.
Ma foi, c'est fait.
Si je... -
Le Soleil ne voit icy bas
Rien qui ne cede aux doux appas
Dont Caliste nous ensorcelle,
Son air n'est pas d'une mortelle,
Sa bouche, ses mains, ny ses bras.
Ses beaux yeux causent cent trespas,
Ils esclairent tous ces climats,
Et portent en chaque prunelle
Le Soleil.
Tout son corps est fait par compas,
La grace accompagne... -
Trois jours entiers, et trois entieres nuits,
Bien lentement se sont passez depuis
Que j'ay perdu la clarté souveraine
De deux Soleils, les beaux yeux de ma Reine,
Pour qui les miens souloient* estre conduits.
Sans leur objet je pleure, et je ne puis
Trouver remede au tourment où je suis,
Et chaque instant me dure en cette peine
Trois jours... -
Si haut je veux louër Sylvie,
Que tout autre en meure d'envie :
Sa personne est pleine d'appas,
Les Amours naissent sous ses pas,
Et c'est par eux qu'elle est servie.
De cent vertus elle est suivie,
Son coeur tient mon ame ravie,
Et les Conquerans ne l'ont pas
Si haut.
Quoy que mon amour m'y convie,
Ma langue au secret... -
sur une Dame, dont la juppe
fut retroussée
en versant dans un carrosse, à la campagne.
Philis, je suis dessous vos loix,
Et sans remede à cette fois,
Mon ame est vostre prisonniere :
Mais sans justice et sans raison,
Vous m'avez pris par le derriere,
N'est-ce pas une trahison ?
Je m'estois gardé de vos yeux
Et ce visage... -
Pour vos beaux yeux qui me vont consumant,
L'Amour n'a point de peine et de tourment,
De feu cuisant, ny de cruel martyre,
Que de bon coeur je ne voulusse élire,
Et qu'on ne doive endurer doucement.
Tout l'Univers n'a rien de si charmant,
Et s'il estoit sous mon commandement,
Je quitterois volontiers son empire
Pour vos beaux yeux.
... -
Pour vos beaux yeux autheurs de mon trespas,
Hier dans le Ciel se firent maints combats,
L'Amour ayant dit tout haut à sa mere,
Qu'ils surpassoient en douceur et lumière
Ceux de là haut, comme ceux d'icy bas.
Mars avoüa qu'ils avoient plus d'appas,
Saturne mesme alors hastant le pas,
Vint l'approuver, et parut moins severe
Pour vos beaux yeux... -
Ci gist un petit garçonnet
Qui mourut par les mains cruelles
De deux mechantes demoiselles
Sur le chemin de Bagnolet.
Mais son trepas fut glorieux
Autant que sa mort fut cruelle,
Puisqu'il mourut devant les yeux
De la princesse la plus belle
Qui fust jamais dessous les cieux.