Trois jours entiers, et trois entieres nuits,
Bien lentement se sont passez depuis
Que j'ay perdu la clarté souveraine
De deux Soleils, les beaux yeux de ma Reine,
Pour qui les miens souloient* estre conduits.
Sans leur objet je pleure, et je ne puis
Trouver remede au tourment où je suis,
Et chaque instant me dure en cette peine
Trois jours entiers.
Triste et resveur, du penser je la suis,
Pour la chercher, moy-mesme je me fuis,
Et si le sort bien tost ne me rameine
Les doux appas de ma belle inhumaine,
Je ne sçaurois plus vivre en ces ennuis
Trois jours entiers.
(*) avaient coutume