Croyez qu’un vieillard cacochyme,
chargé de soixante et douze ans,
doit mettre, s’il a quelque sens,
son âme et son corps au régime.
Dieu fit la douce illusion
pour les heureux fous du bel âge ;
pour les vieux fous l’ambition,
et la retraite pour le sage...

Si vous brillez à votre aurore,
quand je m’éteins à mon couchant ;
si dans votre fertile champ
tant de fleurs s’empressent d’éclore,
lorsque mon terrain languissant
est dégarni des dons de Flore ;
si votre voix jeune et sonore
prélude d’un ton si...

Aimable amant de Polymnie,
jouissez de cet âge heureux
des voluptés et du génie ;
abandonnez-vous à leurs feux :
ceux de mon âme appesantie
ne sont qu’une cendre amortie,
et je renonce à tous vos jeux.
La fleur de la saison passée
par d’autres...

Je chante ce héros qui régna sur la France
Et par droit de conquête et par droit de naissance ;
Qui par de longs malheurs apprit à gouverner,
Calma les factions, sut vaincre et pardonner,
Confondit et Mayenne, et la Ligue, et l'Ibère,
Et fut de ses sujets le...

Ces moments dangereux, perdus dans la mollesse,
Avaient fait aux vaincus oublier leur faiblesse.
À de nouveaux exploits Mayenne est préparé ;
D'un espoir renaissant le peuple est enivré.
Leur espoir les trompait : Bourbon, que rien n'arrête,
Accourt, impatient d'...

« Reine, l'excès des maux où la France est livrée
Est d'autant plus affreux que leur source est sacrée
C'est la religion dont le zèle inhumain
Met à tous les Français les armes à la main.
Je ne décide point entre Genève et Rome.
De quelque nom divin que leur parti...

« Quand l'arrêt des destins eut, durant quelques jours,
À tant de cruautés permis un libre cours,
Et que des assassins, fatigués de leurs crimes,
Les glaives émoussés manquèrent de victimes,
Le peuple, dont la reine avait armé le bras,
Ouvrit enfin les yeux, et vit...

Tandis que, poursuivant leurs entretiens secrets,
Et pesant à loisir de si grands intérêts,
Ils épuisaient tous deux la science profonde
De combattre, de vaincre, et de régir le monde,
La Seine, avec effroi, voit sur ses bords sanglants
Les drapeaux de la Ligue...

Cependant s'avançaient ces machines mortelles
Qui portaient dans leur sein la perte des rebelles ;
Et le fer et le feu, volant de toutes parts,
De cent bouches d'airain foudroyaient leurs remparts.
Les Seize et leur courroux, Mayenne et sa prudence,
D'un peuple...

C'est un usage antique, et sacré parmi nous
Quand la mort sur le trône étend ses rudes coups,
Et que du sang des rois, si cher à la patrie,
Dans ses derniers canaux la source s'est tarie,
Le peuple au même instant rentre en ses premiers droits ;
Il peut choisir un...