Minos, ne pouvant plus suffire
Au fatigant métier d’entendre et de juger
Chaque ombre descendue au ténébreux empire,
Imagina, pour abréger,
De faire faire une balance
Où dans l’un des bassins il mettait à la fois
Cinq ou six morts, dans l’autre un certain poids
Qui déterminait la sentence.
Si le poids s’élevait, alors plus...
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A M. L’ABBÉ DELILLE.
O toi, dont la touchante et sublime harmonie
Charme toujours l’oreille en attachant le cœur,
Digne rival, souvent vainqueur,
... -
Blanche et douce colombe, aimable prisonnière,
Quel injuste ennemi te cache à la lumière?
Je t'ai vue aujourd'hui (que le ciel était beau !)
Te promener long-temps sur le bord du ruisseau ;
Au hasard, en tous lieux, languissante, muette,
Tournant tes doux regards et tes pas et ta tête.
Caché dans le feuillage, et n'osant l'agiter,
D'un rameau... -
Voulez-vous savoir au juste où
Le destin m'a fait naître ?
Mes ancêtres dans le Poitou
Se sont bien fait connaître.
De moi l'on fait cas,
Et, foi de bœuf gras,
Ma famille est sans tache :
Mon frère était veau,
Mon père taureau,
Et ma mère était vache.Sur mon volume et sur mon poids,
C'est en vain que l'on glose ;
Comme... -
Un bon homme de mes parents,
Que j'ai connu dans mon jeune âge,
Se faisait adorer de tout son voisinage;
Consulté, vénéré des petits et des grands,
Il vivait dans sa terre en véritable sage.
Il n'avait pas beaucoup d'écus,
Mais cependant assez pour vivre dans l'aisance;
En revanche, force vertus,
Du sens, de l'esprit par dessus,... -
Les cris de la corneille ont annoncé l'orage ;
Le bélier effrayé veut rentrer au hameau :
Une sombre fureur anime le taureau
Qui respire avec force, et, relevant la tête,
Par ses mugissements appelle la tempête.On voit à l'horizon des deux points opposés
Des nuages monter dans les airs embrasés ;
On les voit s'épaissir, s'élever et...Que mon
Flacon
Me semble bon ;
Sans lui
L'ennui
Me nuit,
Me suit ;
Je sens
Mes sens
Mourants
Pesants
Quand je le tiens
Dieu que je suis bien !
Que son aspect est agréable !
Que je fais cas de ses divers présents !
C'est de son sein fécond et de ses heureux flancs
Que coule ce nectar si doux, si...Un bouvreuil, un corbeau, chacun dans une cage,
Habitaient le même logis.
L'un enchantait par son ramage
la femme, le mari, les gens, tout le ménage :
l'autre les fatiguait sans cesse de ses cris ;
il demandait du pain, du rôti, du fromage,
qu'on se pressait de lui porter,
afin qu'il voulût bien se taire.
Le timide bouvreuil ne faisait que...Ce sont des lieux qu'on enrichit
Pour charmer les yeux du vulgaire,
Des débris de maint inventaire :
Salon que le marbre embellit,
Qu'avec des lustres on éclaire,
Et que de glaces on remplit ;
Où l'on fait un fort grand débit
De certaine liqueur amère,
Marchandise peu nécessaire,
Dont le bourgeois sortant du lit
Fait son déjeuner...Refrain
Et tic, et tic et tic, et toc, et tic, et tic et toc ;
De ce bachique tintin
Vive le son argentin !
De ce bachique tintin
Vive le son argentin !De la harpe enchanteresse,
Du clavier qu'une main presse
Le charme entraîne et séduit ;
Mais, chers convives, je nie
Qu'il existe une harmonie
Plus touchante que ce bruit :...