• Sur les Continents morts, les houles léthargiques
    Où le dernier frisson d’un monde a palpité
    S’enflent dans le silence et dans l’immensité ;
    Et le rouge Sahil, du fond des nuits tragiques,
    Seul flambe, et darde aux flots son œil ensanglanté....

  • Paroles : Paul Brousse[1]
    Musique : Air suisse anonyme

    Les révoltés du Moyen Age
    L’ont arboré sur maints beffrois.
    Emblème éclatant du courage,
    Toujours il fit pâlir les rois.

    Refrain
    Le voilà, le voilà, regardez !
    Il flotte et fièrement il bouge,
    Ses longs plis au...

  • Paroles : Achille Leroy à partir de la chanson de Paul Brousse [1]
    Musique : Air suisse anonyme

    Les révoltés du Moyen Age
    L’ont arboré sur maints beffrois.
    Emblème...

  •  
    Flet noctem, ramoque sedens miserabile carmen
    Integrat.
    VIRG.

    Si quand l'aube amène le jour,
    Ou que le soir est de retour,
    Je m’égare dans la vallée ;
    Je cherche, hélas ! mais sans la voir
    La bergère belle et voilée
    Qui jadis sous l’ombre isolée,
    En m’appelant venait s...

  •  
    À moi seul !… pour moi seul !… Oh ! toute ma pensée
    Fixe, ardente et jalouse, allait, en frémissant,
    Vers cette fleur de pourpre, à ta gorge placée
            Comme une goutte de ton sang ;

    Chaude émanation, larme rouge, venue
    Des sources de ce cœur où tu m’as fait puiser,
    Et que j’aurais voulu, sur ta poitrine nue,
            Boire, à genoux, dans...

  •  
    C’est le soir ; la bataille est enfin terminée :
    Le vaincu s’est enfui, le vainqueur est lassé,
    Et la fleur du pays, en un jour moissonnée,
    Jonche tous les replis du sol dur et glacé.

    Ils sont là tout raidis et la tête inclinée,
    Adolescent joyeux, d’une balle percé,
    Homme fort et vaillant, cohorte infortunée
    Qui n’a pas reculé quand la mort a...

  •  
    Pascal ! pour mon salut à quel dieu dois-je croire ?
    — Tu doutes ? crois au mien, c’est le moins hasardeux,
    Il est ou non : forcé d’avouer l’un des deux,
    Parie. A l’infini court la rouge ou la noire.

    Tu risques le plaisir pour l’immortelle gloire ;
    Contre l’éternité, le plus grand des enjeux,
    N’exposer qu’une vie est certe avantageux :
    La pius...

  •  
    I

    Un soir que je rêvais dans ma chambre, déserte
    Depuis sa mort,
    Un oisillon s’en vint de la fenêtre ouverte
    Raser le bord.

    Il s’en vint, secouant du bec sa robe grise ;
    Et sans effroi,
    Sans façon, je le vis, à ma grande surprise,
    Entrer chez moi.

    C’était un rouge-gorge, un charmant rouge-gorge !
    Comme à foison,
    Le...

  • Dans le vent qui les tord les érables se plaignent,
    Et j'en sais un, là-bas, dont tous les rameaux saignent !

    Il est dans la montagne, auprès d'un chêne vieux,
    Sur le bord d'un chemin sombre et silencieux.

    L'écarlate s'épand et le rubis s'écoule
    De sa large ramure au bruit frais d'eau qui coule.

    Il n'est qu'une blessure où, magnifiquement,
    ...

  • Cette rouge sueur goutte à goutte roulante
    Du corps de cet athlète en ce rude combat
    Peut être comparée à cette eau douce et lente
    Qui la sainte montagne en silence rebat.

    L'aveugle-né (qui mit tous les siens en débat
    Pour ses yeux) fut lavé de cette eau doux-coulante,
    Et dans le chaud lavoir de cette onde sanglante
    Toute l'aveugle race en liberté...