• Et vous, l'ancienne esclave à la caresse amère,
    Vous le bétail des temps antiques et charnels,
    Vous, femmes, dont Jésus fit la Vierge et la Mère,
    D'après Celle qui porte en ses yeux maternels
    Le reflet le plus grand des rayons éternels,

    Aimez ces grands enfants pendus à votre robe,
    Les hommes, dont la lèvre est ivre encore du lait
    De vos mamelles d'...

  •  
                  Pays enchanté,
                  C’est la beauté
    Qui doit te soumettre à ses chaînes.
                  Là-haut sur ces monts
                  Nous triomphons :
    L’infidèle est maître des plaines.

                  Chez nous,
                  Son amour jaloux
    Trouverait des inhumaines...
                  Mais, pour nous conquérir,...

  •  
    Des fluides moments nul ne voit le passage,
    Et le printemps des jours s’éteint comme il est né ;
    C’est insensiblement, sur le fleuve de l’âge,
    Qu’à la froide vieillesse un homme est entraîné.

    Mais je me saurai vieux quand cette chère...

  •  
      Ô femmes, c’est pour vous que j’accorde ma lyre ;
    Ô femmes, c’est pour vous qu’en mon brûlant délire,
    D’un usage orgueilleux, bravant les vains efforts,
    Je laisse enfin ma voix exprimer mes transports.
    Assez et trop longtemps la honteuse ignorance
    A jusqu’en vos vieux jours prolongé votre enfance ;
    Assez et trop longtemps les hommes, égarés,
    ...

  •  
    I

    Quelque chose de moi dans les villes du Nord,
    Quelque chose survit de plus fort que la mort.

    En leurs quartiers lépreux qu’affligent des casernes,
    Quelque chose de moi pleure dans les tambours.

    Et par les soirs de pluie, en leurs mornes faubourgs,
    Quelque chose de moi brûle dans les lanternes.

    Et, tandis que le vent s’exténue en reproches...

  •  
    DEPUIS qu’Aphrodite la blonde
    Jaillit des bras du flot amer,
    Mieux qu’à nous, fidèles à l’onde,
    Les femmes ont aimé la mer.

    Et la Mer a gardé pour elles
    Le tendre regard d’un amant ;
    Elle vient baiser leurs pieds frêles
    Avec un doux gémissement.

    L’écume de ses flots plus calmes
    Que l’orage ne gonfle pas
    Vient poser l’argent...

  • Il paraîtrait que le Printemps,
    Si l’on en croit l’Histoire,
    Était jadis des plus constants,
    Fatal, obligatoire.

    C’était un héros gracieux,...

  •  

    Les fronts blancs, les fronts doux, les fronts mélancoliques
    Des femmes dont les yeux étoilent la pâleur
    Font tant sympathiser mon âme avec la leur,
    Que j’y mettrais ma lèvre ainsi qu’à des reliques.

    Je voudrais dans mon être amasser la chaleur
    Et les parfums d’encens des vieilles basiliques
    Pour faire refleurir l’amour des bucoliques
    Et...

  • Répondez-moi, fleurs embaumées,
    Que vous dit la brise en pleurant,
    Quand, sur vos corolles aimées,
    Elle arrête son vol errant ?...

    — Dans vos calices, nous dit-elle,
    A vos parfums baignant mon aile,
    Je viens, de ma plainte éternelle,
    Éteindre un instant le soupir... —

    Ainsi, dans une âme de femme,
    Doux foyer d'amour et de flamme,
    Le...

  •  
    Il avait l’âme aride et vaine de sa mère,
    L’œil froid du dieu voleur qui marche à reculons ;
    Il promenait sa grâce, insouciante, altière,
    Et les nymphes disaient : « Quel marbre nous aimons ! »

    Un jour que cet enfant d’Hermès et d’Aphrodite
    Méprisait Salmacis, nymphe du mont Ida,
    La vierge, l’embrassant d’une étreinte subite,
    Pénétra son beau...