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    Ma mère, je suis las, et le jour va finir :
    Sur ton sein bien-aimé laisse-moi m’endormir.
    Mais cache-moi tes pleurs, cache-moi tes alarmes :
    Tristes sont tes soupirs, brûlantes sont tes larmes.
    J’ai froid. Autour de nous regarde : tout est noir ;
    Mais lorsque je m’endors, c’est un bonheur de voir
    L’ange au front rayonnant qui devant moi se lève,...

  • Vain et sanglant jouet de la fureur romaine,
    Le fier Gladiateur cède et tombe expirant ;
    Par son glaive trahi, sur l’homicide arène
    Il repose calme et mourant.

    Il ramasse en son cœur sa force réunie,
    Se penche, et se recueille appuyé sur sa main ;
    Il consent à la mort,...

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    La coupe de mes jours s’est brisée encor pleine ;
    Ma vie hors de mon sein s’enfuit à chaque haleine ;
    ...

  • Qu'entends-je ? autour de moi l'airain sacré résonne !
    Quelle foule pieuse en pleurant m'environne ?
    Pour qui ce chant funèbre et ce pâle flambeau ?
    Ô mort, est-ce ta voix qui frappe mon oreille
    Pour la dernière fois ? eh quoi ! je me réveille
    Sur le bord du tombeau !

    Ô toi ! d'un feu divin précieuse étincelle,
    De ce corps périssable habitante...

  • La coupe de mes jours s'est brisée encor pleine ;
    Ma vie hors de mon sein s'enfuit à chaque haleine ;
    Ni baisers ni soupirs ne peuvent l'arrêter ;
    Et l'aile de la mort, sur l'airain qui me pleure,
    En sons entrecoupés frappe ma dernière heure ;
    Faut-il gémir ? faut-il chanter ?...

    Chantons, puisque mes doigts sont encor sur la lyre ;
    Chantons, puisque...

  • La Mort ne surprend point le sage ;
    Il est toujours prêt à partir,
    S'étant su lui-même avertir
    Du temps où l'on se doit résoudre à ce passage.
    Ce temps, hélas ! embrasse tous les temps :
    Qu'on le partage en jours, en heures, en moments,
    Il n'en est point qu'il ne comprenne
    Dans le fatal tribut ; tous sont de son domaine ;
    Et le premier instant où les...

  • Le poète chantait : de sa lampe fidèle
    S'éteignaient par degrés les rayons pâlissants ;
    Et lui, prêt à mourir comme elle,
    Exhalait ces tristes accents :

    " La fleur de ma vie est fanée ;
    Il fut rapide, mon destin !
    De mon orageuse journée
    Le soir toucha presque au matin.

    " Il est sur un lointain rivage
    Un arbre où le Plaisir habite...