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    Il est donc vrai, Français ! ô Paris ! quel scandale !
    Quoi ! déjà subir un affront ;
    Laisseras-tu voiler, par une main vandale,
    Les cicatrices de ton front ?
    Juillet, il est donc vrai qu’on en veut à tes fastes,
    Au sang épanché de ton cœur ?
    Badigeonneurs maudits ! nouveaux iconoclastes !
    Respect au stygmate vainqueur !

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    Allez-vous-en, monsieur, la nuit est avancée,
    La lune à notre ciel s’est soudain éclipsée ;
    Allez-vous-en, j’ai peur, le chemin est désert.
    Pourquoi rester encor ? Pars, va-t-en, à quoi sert ?…
    Oh ! ne m’accable plus de ce baiser frivole,
    Où notre amour renaît, où l’amitié s’envole ;
    J’y puise trop de feu ; tu manque à ton serment ;
    Tu devais...

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    I

    Jean, mon vieux matelot, nous touchons : France ! France !
    Cet air, de nos longs cours, emporte la souffrance.
    Jean, serait-ce une erreur ?
    Vois-tu, dans la vapeur qui nous cache la grève,
    Vois-tu là-bas flotter ? ,.. Non, ce n’est point un rêve :
    Il vit, notre Empereur !

    Jean, embrasse-moi donc !… Tu ris et tu m’...

  •  
    Venez, Bretons, venez sous ces érables,
    Venez danser au son de nos bignous ;
    Venez sourire à mes chansons aimables :
    Dans mon printemps j’ai dansé comme vous ;
    Mais je faiblis et penche vers la tombe,
    Demain, hélas ! mes doigts seront glacés !…
    Venez apprendre, avant que je succombe,
    Les vieux refrains dont je vous ai bercés.

    Souvenez-...

  • À André Borel.

    Pauvre bougre !
    JULES JANIN.


    Là dans ce sentier creux, promenoir solitaire
    De mon clandestin mal,
    Je viens tout souffreteux, et je me couche à terre
    Comme un brute animal.
    Je viens couver ma faim, la tête sur la pierre,
    Appeler le sommeil.
    Pour étancher un peu ma brûlante paupière ;
    Je viens user mon écot de...

  • (à Gérard, poète)

    Sous le soleil torride au beau pays créole,
    Où l'Africain se courbe au bambou de l'Anglais,
    Encontre l'ouragan, le palmier qui s'étiole
    Aux bras d'une liane unit son bois épais.

    En nos antiques bois, le gui, saint parasite,
    Au giron d'une yeuse et s'assied et s'endort ;
    Mêlant sa fragile herbe, et subissant le sort
    Du tronc...

  • La faim mit au tombeau Malfilâtre ignoré.
    GILBERT.


    À mon air enjoué, mon rire sur la lèvre,
    Vous me croyez heureux, doux, azyme et sans fièvre,
    Vivant, au jour le jour, sans nulle ambition,
    Ignorant le remords, vierge d'affliction ;
    À travers les parois d'une haute poitrine,
    Voit-on le coeur qui sèche et le feu qui le mine ?
    Dans une...

  • J'habite la montagne et j'aime à la vallée.
    LE VICOMTE D'ARLINCOURT.


    Ô toi, dont j'avais fait l'emplette
    Pour danse au bois neige-noisette !
    L'as-tu toujours, ma Jeanneton,
    Ton jupon blanc, ton blanc jupon ?

    Pour quelque muscadin, matière à comédie,
    Ne va pas m'oublier dans ce coquet bazar,
    Où tu trône au comptoir. Colombine...

  • À LÉON CLOPET, architecte.

    "Voici, je m'en vais faire une chose nouvelle
    qui viendra en avant ; et les bêtes des champs,
    les dragons et les chats-huants me glorifieront."
    La Bible.


    Quand ton Petrus ou ton Pierre
    N'avait pas même une pierre
    Pour se poser, l'oeil tari,
    Un clou sur un mur avare
    Pour suspendre sa guitare, -
    ...