Morte ! oh ! serait-il vrai ? morte, pleine de vie !
À son calme avenir quel mal l’a donc ravie ?
Qui donc l’a pu frapper avant qu’elle eût vingt ans ?
Dans la fraîche candeur de ses premiers printemps,
Quand elle n’était pas au tiers de sa journée,
Quel souffle, pauvre fleur ! l’a si vite fanée ?
Ô malheureuse enfant ! le secret bien-aimé
Qu’à...
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Miné de chagrin, l’homme croule
Près du lit à baldaquin bleu
Où sa femme gît au milieu
Sous le drap tendu qui la moule.Voilà que son doux orphelin
Monte sur une chaise, et câlin,
Passe ses mains d’étrange sorte
Sur la figure de la morte.Le père tressaille — il a peur…
...
Et, défigé de sa stupeur
Devant la forme longue et roide, -
Pour arracher la morte aussi belle qu’un ange
Aux atroces baisers du ver,
Je la fis embaumer dans un boîte étrange.
C’était par une nuit d’hiver :On sortit de ce corps glacé, roide et...
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Une petite hutte avec un chien devant.....
Ô ma chère ! Ce soir, cette rose est mouillée.
Dans le grand parc, auprès de la grille rouillée,
Je l’ai prise pour toi, tout à l’heure, en rêvant.Il bruine au dehors ; viens ici, viens... le vent
Dans les lauriers sanglote..... oh ! reste ainsi liée
Avec tes frêles bras à mon cou... mi-pliée.....
Faisons... -
Politesse de nos aïeux, vous êtes morte,
Il paraît. On le dit.
Vous êtes tout au moins, chez nous, en quelque sorte
Tombée en discrédit.Je parle de la politesse envers le sexe,
... -
QUELQUES feuilles au bout des branches sont jaunies,
Les arbres ont encor de frêles harmonies
Et, bercés par le vent qu’attiédit le soleil,
Ils rêvent d’un automne au lourd été pareil
Mais voici que Septembre, au détour de l’année,
Vient dans la pourpre et l’or fixer leur destinée.
Leur songe bienheureux ne l’entend pas venir
Ils continuent,... -
Ce frêle soulier gris et or,
Aux boucles de soie embaumée,
Tel un mystérieux camée,
Entre mes mains, ce soir, il dort.Tout à l’heure je le trouvai
Gisant au fond d’une commode...
Petit soulier d’ancienne mode,
Soulier du souvenir... Ave ! -Depuis qu’elle s’en est allée,
Menée aux marches de Chopin,
Dormir pour jamais... -
Une feuille morte tombe, puis une autre, des platanes
dont la cime au soleil semble de corne pâle,
et j’entends des cailloux froids que les hommes cassent.Je ne sais où les fleurs du jardin sont allées.
Sous le frisson brillant de la nuit des rosées,
les derniers géraniums lourds fleurissent glacés.Une enfant rouge est immobile sur la route
et,... -
Sa flame est morte et la mienne a pris vie,
Ainsi qu'on voit l'arbrisseau renaissant
Au pied du tronc qui s'en va périssant
Sous le ridé de l'escorce pourrie :
Il est au Ciel hors le danger d'envie,
Et je suis cy, après vous languissant,
Craignant tousjours l'envieux pâlissant,... -
Des coucous l'Angelus funèbre
A fait sursauter, à ténèbre,
Le coucou, pendule du vieux,
Et le chat-huant, sentinelle,
Dans sa carcasse à la chandelle
Qui flamboie à travers ses yeux.
- Ecoute se taire la chouette...
- Un cri de bois : C'est la brouette
De la Mort, le long du chemin ...
Et, d'un vol joyeux, la corneille
Fait le...