Quoi ! qu'est-ce que ceci ? ma mignonne, es-tu folle ?
Ne te moques-tu point ? penses-tu apaiser
L'audace de mon feu par un simple baiser,
D'un gracieux regard, d'une douce parole ?
Ni pour la compagnie, il faut que je t'accole.
Ne crains qu'on le découvre, on ne peut l'aviser,
Selon qu'il me plaît ore avec toi deviser,
Assis sur cette chaire...
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Je l'oeilladais mi-nue, échevelée,
Par un pertuis dérobé finement,
Mon coeur battait d'un tel débattement
Qu'on m'eût jugé comme en peur déréglée.
Or' j'étais plein d'une ardeur enflammée,
Ore de glace en ce frissonnement.
Je fus ravi d'un doux contentement,
Tant que ma vie en fut toute pâmée.
Là follâtrait le beau soleil joyeux,
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Cousinons la cousine, elle est cointe et jolie,
Elle aime à cousiner, et ne refuse rien
Au cousin cousinant, qui la cousine bien,
Car il a bouche à cour, et la chambre garnie.
En si beau cousinage un cousin ne s'ennuie,
Ce n'est que sucre et miel, ce n'est qu'humble entretien,
Il ne manque d'attraits, de faveurs, de moyen,
Tant qu'il peut cousiner... -
Mais quelle aveugle loi tellement te maîtrise
De prendre un voile noir, égarant tes beaux yeux
Des plaisirs, les plaisirs les plus délicieux,
Pères de ta beauté, des beautés plus exquise ?
Quel Christ, quel saint, quel roi, quel ange, quel Moïse,
A fait, dit, commandé, porté, prêché tels voeux ?
Que si c'était un saint, il fut lors oublieux
D'ôter... -
N'oser aimer celui, doué de bonne grâce,
Qui est à ses amis sans artifice aucun,
Ne parler à personne, éloigner un chacun,
Fuir ce que la gloire aimablement pourchasse :
Marcher piteusement avecque triste face
Avoir le chef couvert d'un grand voile importun,
Vivotter mal-en-point - usage trop commun -
Et comme un prisonnier ne bouger d'une place,
... -
La honte à l'oeil baissé ne me fera point taire,
Je ne craindrai l'orgueil du causeur affeté,
Je ne me cacherai pour n'être fréquenté,
Laissant la sainte Amour qui ne me veut complaire.
Je connais maintenant mon humeur téméraire,
C'est trop pour un mortel qu'une Divinité,
J'aimerai - comme humain - la douce humanité,
Dont l'invincible mort ne me... -
Avant que d'adorer le ciel de vos beautés,
D'un clin d'oeil triplement j'aperçus d'aventure
Votre visage, Amour, chef-d'oeuvre de Nature,
Par qui je souffre, hélas, tant d'âpres cruautés !
Vous teniez ce cristal, miroir des déités,
Qui me représenta votre sainte figure,
Et ce riche portrait, riche de la peinture
Des braves traits naïfs de vos... -
Avoir peu de parents, moins de train que de rente,
Et chercher en tout temps l'honnête volupté,
Contenter ses désirs, maintenir sa santé,
Et l'âme de procès et de vices exempte ;
À rien d'ambitieux ne mettre son attente,
Voir ceux de sa maison en quelque autorité,
Mais sans besoin d'appui garder sa liberté,
De peur de s'engager à rien qui... -
Esprit, dès le berceau dans le ciel emporté,
Qui dédaignes l'éclat des choses moins durables,
Et toujours t'arrêtant aux desseins honorables,
Ne t'es jamais soumis à nulle vanité ;
Sujet à la raison, tu vis en liberté ;
Tant de vaines grandeurs, aux autres admirables,
Tant de plaisirs pipeurs, tant d'honneurs misérables,
N'ont jamais pu toucher tes... -
Les sanglots embrasés qu'à tout moment il tire,
Joignant à ses propos toujours quelque serment ;
Font que mille beautés pensent certainement
Qu'il n'est rien ici-bas égal à son martyre.
Par feintes passions pour toutes il soupire ;
Telle croit que ses yeux lui donnent du tourment,
Qui, le tenant bien pris, ne le tient nullement
Et dont le plus...