• Qu'il vient doucement sur la terre,
    De peur d'attrister ceux qui pleurent
    Qu'il vient simplement, mon Bonheur !
    L'heure n'est pas venue encore,
    Déjà son infini sourire
    Est sur mes lèvres ; dans mon coeur,
    Déjà repose sa lumière.

    Comme il vient à travers la plaine,
    Silencieux, dans le matin ;
    Il embaume l'air qui l'amène,
    Il foule...

  • Bouche dont la douceur m'enchante doucement
    Par la douce faveur d'un honnête sourire,
    Bouche qui soupirant un amoureux martyre
    Apaisez la douleur de mon cruel tourment !

    Bouche, de tous mes maux le seul allégement,
    Bouche qui respirez un gracieux zéphyr(e) :
    Qui les plus éloquents surpassez à bien dire
    A l'heure qu'il vous plaît de parler doctement ;...

  • Ô mal non mal qui doucement m'oppresses !
    Crainte asseuree, ô joyeuse douleur !
    Rians souspirs, vermeillette paleur !
    Coeur abatu, sans aucunes destresses !

    Affections qui estes les maistresses,
    Et qui servez à mon esprit vainqueur !
    Raison rangee, ô bienheureux malheur
    Qui m'abatant tout soudain me redresses !

    Ô morte vie ! ô tresvivante...

  • Le soleil du matin doucement chauffe et dore
    Les seigles et les blés tout humides encore,
    Et l'azur a gardé sa fraîcheur de la nuit.
    L'on sort sans autre but que de sortir ; on suit,
    Le long de la rivière aux vagues herbes jaunes,
    Un chemin de gazon que bordent de vieux aunes.
    L'air est vif. Par moment un oiseau vole avec
    Quelque fruit de la haie ou quelque...

  • Quand deux coeurs en s'aimant ont doucement vieilli
    Oh ! quel bonheur profond, intime, recueilli !
    Amour ! hymen d'en haut ! ô pur lien des âmes !
    Il garde ses rayons même en perdant ses flammes.
    Ces deux coeurs qu'il a pris jadis n'en font plus qu'un.
    Il fait, des souvenirs de leur passé commun,
    L'impossibilité de vivre l'un sans l'autre.
    - Chérie, n'est-ce...

  • Ma Jeanne, dont je suis doucement insensé,
    Étant femme, se sent reine ; tout l'A B C
    Des femmes, c'est d'avoir des bras blancs, d'être belles,
    De courber d'un regard les fronts les plus rebelles,
    De savoir avec rien, des bouquets, des chiffons,
    Un sourire, éblouir les coeurs les plus profonds,
    D'être, à côté de l'homme ingrat, triste et morose,
    Douces...

  • Ha ! main qui doucement me déchirez le coeur,
    Et qui tenez ma main en l'amoureux cordage,
    Main où nature veut montrer son bel ouvrage,
    Et où le ciel versa sa bénigne faveur,

    Las ! au lieu de ce gant qui reçoit tant d'honneur
    Que d'embrasser ce qui m'enflamme le courage,
    Permettez qu'à présent j'aie cet avantage
    Que d'être le gardien d'une telle...

  • Lentement, doucement, de peur qu?elle se brise,
    Prendre une âme ; écouter ses plus secrets aveux,
    En silence, comme on caresse des cheveux ;
    Atteindre à la douceur fluide de la brise ;

    Dans l?ombre, un soir d?orage, où la chair s?électrise,
    Promener des doigts d?or sur le clavier nerveux ;
    Baisser l?éclat des voix ; calmer l?ardeur des feux ;
    Exalter la...

  • Très doucement, plus doucement encore,
    Berce ma tête entre tes bras,
    Mon front fiévreux et mes yeux las ;
    Très doucement, plus doucement encore.
    Baise mes lèvres, et dis-moi
    Ces mots plus doux à chaque aurore,
    Quand me les dit ta voix,
    Et que tu t'es donnée, et que je t'aime encore

    Le joug surgit maussade et lourd ; la nuit
    Fut de gros rêves...

  • O calme nuit, qui doucement compose
    En ma faveur l'ombre mieux animee
    Qu'onque Morphee en sa sale enfumee
    Peingnit du rien de ses Metamorphoses !

    Combien heureus les oeillets et les roses
    Ceingnoient le bras de mon ame espamee,
    Affriandant une langue affamee
    Du Paradis de deus levres descloses !

    Lorsque Phebus, laissant sa molle couche,
    ...