Puisqu’ainsi sont mes dures destinées,
J’en soûlerai, si je puis, mon souci.
Si j’ai du mal, elle le veut aussi.
J’accomplirai mes peines ordonnées
Nymphes des bois qui avez étonnées,
De mes douleurs, je crois quelque merci,
Qu’en pensez-vous ? puis-je durer ainsi,
Si à mes maux trêves ne sont données ?
Or si quelqu’une à m’...
Ce sont tes yeux tranchants qui me font le courage.
Je vois sauter dedans la gaie liberté,
Et mon petit archer, qui mène à son côté
La belle...
Passants, vous trouvez à redire
Qu’on ne voit ici rien gravé
De l’acte le plus relevé
Que jamais l’histoire ait fait lire :
La raison qui vous doit suffire,
C’est qu’en un miracle si haut
Il est meilleur de ne rien dire
Que ne dire pas ce qu’il faut.
Que mon fils ait perdu sa dépouille mortelle,
Ce fils qui fut si brave, et que j’aimai si fort,
Je ne l’impute point à l’injure du sort,
Puisque finir à l’homme est chose naturelle.
Mais que de deux marauds la surprise infidèle
Ait terminé ses jours d’une tragique mort ;
En cela ma douleur n’a point de réconfort,
Et tous mes sentiments sont d’accord...
Il ne faut qu’avec le visage
L’on tire tes mains au pinceau :
Tu les montres dans ton ouvrage,
Et les caches dans le tableau.
L’art, aussi bien que la nature,
Eût fait plaindre cette peinture :
Mais il a voulu figurer
Qu’aux tourments dont la cause est belle
La gloire d’une âme fidèle
Est de souffrir sans murmurer.
Un jour reconnaissant que je suis incapable,
Belle, de vous servir, j'en vins au désespoir,
Et prenant le chemin du désert effroyable,
Je voulus m'y cacher pour jamais ne rien voir.
C'est bien avoir des yeux de voir ce qui s'adresse,
Et de le discerner. Mais voir parfaitement
Est voir le jour heureux des yeux de sa maîtresse,
Car c'est voir...
Va par les carrefours des places desolees
De l’emperiere Rome, & sous les arcs bossez,
Et dans les temples sains à l’antique dressez,
Cherches des roys deffuns les riches Mausaulees,
Va sous les fondemens des colomnes moulees,
Et parmi les meulons des Thermes abaissez,
Et sous les escailliers des Theatres haussez,
Fouilles des vieus Censeurs les...
« Enfin l'ire du ciel et sa fatale envie,
Dont j'avais repoussé tant d'injustes efforts,
Ont détruit ma fortune, et sans m'ôter la vie,
M'ont mis entre les morts.
« Henri, ce grand Henri, que les soins de nature
Avaient fait un miracle aux yeux de l'univers,
Comme un homme vulgaire est dans la sépulture
À la merci des vers.
« ...
Veu que tous estoint mors un seul est mort pour tous
Et si est mort pour tous afin que ceus qui vivent
Ne vivent plus à eus mais la volonté suivent
De celuy qui de mort rescussita pour nous.
Il fust né d’une Vierge, & se soumit pour tous
Asservi à la loy, afin que ceus qui vivent
Et marchent sous la loy desormais ne la suivent
Agneau conceu sans...