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    Viennent les ans ! J’aspire à cet âge sauveur
    Où mon sang coulera plus sage dans mes veines,
    Où, les plaisirs pour moi n’ayant plus de saveur,
    Je vivrai doucement avec mes vieilles peines.

    Quand l’amour, désormais affranchi du baiser,
    Ne me brûlera plus de sa fièvre mauvaise
    Et n’aura plus en moi d’avenir à briser,
    Que je m’en donnerai de...

  • Viennent les ans ! J'aspire à cet âge sauveur
    Où mon sang coulera plus sage dans mes veines,
    Où, les plaisirs pour moi n'ayant plus de saveur,
    Je vivrai doucement avec mes vieilles peines.

    Quand l'amour, désormais affranchi du baiser,
    Ne me brûlera plus de sa fièvre mauvaise
    Et n'aura plus en moi d'avenir à briser,
    Que je m'en donnerai de tendresse à...

  • Il fallait n'être vieux qu'à Sparte
    Disent les anciens écrits.
    Ô dieux ! combien je m'en écarte,
    Moi qui suis si vieux dans Paris !
    Ô Sparte ! Sparte, hélas, qu'êtes-vous devenue ?
    Vous saviez tout le prix d'une tête chenue.
    Plus dans la canicule on était bien fourré,
    Plus l'oreille était dure, et l'oeil mal éclairé,
    Plus on déraisonnait dans sa...

  • ... Ne réservez pas à ma vieillesse un château, mais faites-
    moi la grâce de me garder, comme dernier refuge, cette cuisine
    avec sa marmite toujours en l'air,
    avec la crémaillère aux dents diaboliques,
    la lanterne d'écurie et le moulin à café,
    le litre de pétrole, la boîte de chicorée extra et les allumettes
    de contrebande,
    avec la lune en papier jaune...

  • Puis que je sens que Vieillesse à moy vient
    Et Jeunesse me laisse et si m'oublie,
    Prendre congé des armes me convient,
    Car ma puissance si m'est du tout faillie.
    Mon fait ne vault desormais une oublie ;
    Tel desjeuner ne quiert que le polet,
    Mieulx me vauldrait manger ung euf molet
    Pour soustenir mon corps en bon propos.
    Je suis maistre, j'estoye...

  • C'est en vain aujourd'hui que le songe me leurre.
    Me voici face à face inexorablement
    Avec l'inévitable et terrible moment :
    Affrontant le miroir trop vrai, mon âme pleure.

    Tous les remèdes vains exaspèrent mon mal,
    Car nul ne me rendra la jeunesse ravie...
    J'ai trop porté le poids accablant de la vie
    Et sanglote aujourd'hui mon désespoir final....

  • Le Phenix ja chargé de chair, et de vieillesse
    Amoureux d'une mort, qui meure de plaisir,
    Vole aux montz les plus hauts pour mill' odeurs choisi
    Don en apres son lict, du lict sa tombe il dresse.

    Là de douceur, il meurt, ains que sa mort le presse,
    Et faisant de sa cendre, un vermillon jaillir,
    Ses plumes il reprend, et son premier desir
    D'estendre...