Antoine Favre

  • Le Phenix ja chargé de chair, et de vieillesse
    Amoureux d'une mort, qui meure de plaisir,
    Vole aux montz les plus hauts pour mill' odeurs choisi
    Don en apres son lict, du lict sa tombe il dresse.

    Là de douceur, il meurt, ains que sa mort le presse,
    Et faisant de...

  • Ce n'est pas sans raison, que l'homme on accompare
    A l'arbre renversé, dont la racine en haut
    La cyme tend en bas, puisque tousjours il faut
    Qu'il ait son centre au Ciel, qu'il ait son Dieu pour phare.

    Comme de son tresor vit le coeur de l'avare,
    Et de tous...

  • Quelles obscuritez, quels importuns nuages
    Vont de mon ame, helas, le jour obscurcissant !
    Son Soleil n'y luit plus, et le teint palissant
    De la lune n'y rend que frayeur, et qu'ombrages.

    Il ne luy suffit pas qu'ell' ait perdu tels gaiges
    De l'amour de son Dieu...

  • Il estoit bien seant que ce corps veritable,
    Qui fut le vestement du grand verbe incarné
    Fust conceu d'un pur sang sainctement façonné
    D'une qui ne se vist d'aucun peché coulpable.

    Il estoit bien seant, qu'à ce saint corps mourable
    Mort en fin pour ceux là pour...

  • Ô nuict, heureuse nuict, plus blanche que l'aurore,
    Plus belle que le jour par son astre esclairé,
    Qui pour nous faire voir ce Christ tant desiré
    Ouvrez en même temps le ciel, la terre encore.

    Chasse loing de mon coeur ce froid, qui le devore,
    Et ces obscurs...