Heureux qui, possédant la Chimère éternelle,
Livre au Monstre divin un cœur ensanglanté,
Et savoure, pour mieux s’anéantir en elle,
L’extase de la mort et de la volupté
Dans l’éclair d’un baiser qui vaut l’éternité !
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Quand l’homme approche enfin des sommets où la vie
Va plonger dans votre ombre inerte, ô mornes cieux !
Debout sur la hauteur aveuglément gravie,
Les premiers jours vécus éblouissent ses yeux.Tandis que la nuit monte et déborde les grèves,...
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Que m’importe le soir puisque mon âme est pleine
De la vaste rumeur du jour où j’ai vécu !
Que d’autres en pleurant maudissent la fontaine
D’avoir entre leurs doigts écoulé son eau vaine
Où brille au fond l’argent de quelque anneau perdu.Tous les bruits de ma vie emplissent mes oreilles
De leur écho lointain déjà et proche encor ;
Une rouge... -
Une étoile parmi la stagnante épaisseur
Des nuages s’était levée avec douceur,
Faible, et dont le rayon coulant du ciel nocturne
Comme des pleurs de lait d’une fissure d’urne,
En flaques de blancheur s’étalait sur les murs.L’illuminé songeait sous les cieux moins obscurs.
« Donc j’ai franchi les seuils clos de portes ignées
Et j’ai pu vivre... -
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Certes, ce monde est vieux, presque autant que l'enfer.
Bien des siècles sont morts depuis que l'homme pleure
Et qu'un âpre désir nous consume et nous leurre,
Plus ardent que le feu sans fin et plus amer.
Le mal est de trop vivre, et la mort est meilleure,
Soit que les poings liés on se jette à la mer,
Soit qu'en face du ciel, d'un oeil ferme, et sur l'heure... -
Quand l'homme approche enfin des sommets où la vie
Va plonger dans votre ombre inerte, ô mornes cieux !
Debout sur la hauteur aveuglément gravie,
Les premiers jours vécus éblouissent ses yeux.
Tandis que la nuit monte et déborde les grèves,
Il revoit, au delà de l'horizon lointain,
Tourbillonner le vol des désirs et des rêves
Dans la rose clarté de...