• Le jour passé de ta douce présence
    Fut un serein en hiver ténébreux,
    Qui fait prouver la nuit de ton absence
    A l'oeil de l'âme être un temps plus ombreux,
    Que n'est au Corps ce mien vivre encombreux,
    Qui maintenant me fait de soi refus.

    Car dès le point, que partie tu fus,
    Comme le Lièvre accroupi en son gîte,
    Je tends l'oreille, oyant un...

  • Cloris dont la présence à mes yeux est si chère
    Et dont l'éloignement est si rude à mon coeur,
    Mon sort est si cruel qu'il n'est point de rigueur
    Dont la mer contre moi n'ait montré sa colère.

    Mes yeux pour quelque temps perdirent la lumière,
    La faiblesse me prit, je devins en langueur
    Et mon corps tout glacé n'ayant plus de vigueur,
    De la barque où...

  • N'est-ce point sans raison que ces champis désirent
    Etre sur les humains respectés en tous lieux,
    Car ils sont demi-dieux, puisque leurs pères tirent
    Leur louable excrément de substance des Dieux.

    Et si vous adorez un ciboire pour être
    Logis de votre Dieu, vous devez, sans mentir,
    Adorer ou le ventre ou bien le cul d'un Prêtre,
    Quand ce Dieu même y loge...

  • Causa tangor ab omni.
    OVIDE.


    Souvent, quand mon esprit riche en métamorphoses
    Flotte et roule endormi sur l'océan des choses,
    Dieu, foyer du vrai jour qui ne luit point aux yeux,
    Mystérieux soleil dont l'âme est embrasée,
    Le frappe d'un rayon, et, comme une rosée,
    Le ramasse et l'enlève aux cieux.

    Alors, nuage errant, ma haute...