Lorsque le soir descend, j’aime entendre les vagues
Expirer sur la grève avec des sanglots vagues,
Tandis qu’un rayon pâle égaré dans les cieux
Mêle son reflet clair au bleu triste des ondes
Et brode un ourlet d’or sur les nappes profondes
Qui jettent leur...

 
Lorsque la nuit descend, nuageuse ou sereine,
Je vois soudain briller sur la hauteur lointaine
Un feu que l’on prendrait pour une étoile d’or.
Chaque soir, sans jamais y manquer, il s’allume
A l’heure où les coteaux s’effacent dans la brume
Qui voile avec...

 
Lune, toi qui franchis, pâle et silencieuse,
L’azur plein d’astres d’or dont la foule te suit ;
Qui jettes sur nos fronts ta clarté radieuse,
Comme un rêve d’argent qui traverse la nuit ;

Tes rayons égarés dans le cristal de l’onde
Semblent des diamants...

 
C’est le soir ; la bataille est enfin terminée :
Le vaincu s’est enfui, le vainqueur est lassé,
Et la fleur du pays, en un jour moissonnée,
Jonche tous les replis du sol dur et glacé.

Ils sont là tout raidis et la tête inclinée,
Adolescent joyeux, d’une...

 
Sur la console en bois de chêne
Pleine de mille bibelots,
Les doigts blancs de la châtelaine
Avaient posé les deux magots.

Elle était joyeuse et folâtre :
Ses boucles d’or aux tons soyeux
Sur son front pur comme l’albâtre
Mettaient un nimbe...

 
Eux sont loin maintenant, et le logis demeure.
On dit qu’il est humide et par le temps miné :
Nul n’a compris, hélas ! qu’il se désole et pleure
Tous les êtres chéris qui l’ont abandonné.

Un lierre l’a couvert d’un manteau de verdure
Comme pour en voiler l’...

 
Dans le couchant aux tons d’opale
Où scintille l’éther doré,
Un nuage d’un rose pâle
Vole ainsi qu’un cygne égaré.

Le lac est comme de la moire
Sous les derniers feux du soleil ;
Il reflète toute la gloire
Du ciel éclatant et vermeil.

...

 
Oh ! laissez-moi chanter ! La nature est si belle
Dans sa diversité toujours jeune et nouvelle
Que nul chef-d’œuvre humain ne pourrait supplanter !
De l’insecte à l’étoile, elle charme mon être ;
Avec le renouveau mon cœur se sent renaître :
La nature est si...

 
Oh ! qui dira jamais la douleur impuissante
De Pégase arrêté dans son essor divin
Et qui sent tressaillir son aile frémissante
Sous le harnais pesant qu’il veut briser en vain !

Son être est dévoré par un espoir immense.
Il voudrait s’élancer dans l’air...

 
C’est une chambre peinte à fresque
Avec de hauts murs lambrissés ;
Lorsque l’on entre, on croirait presque
Rentrer dans les siècles passés.

On éprouve une gêne étrange
Dans cet endroit silencieux :
Il semble que l’on y dérange
Un rendez-vous...