• Oh ! quelle accablante chaleur !
    On dirait que le ciel va toucher la montagne.
    Vois ce nuage en feu qui rougit la campagne :
    Quels éclairs! quel bruit sourd! ne t’en va pas; j’ai peur!
    Les cris aigus de l’...

  •                             Aux petits des oiseaux il donne la pâture,
                                Et sa bonté s’étend sur toute la nature.
                                                            Athalie

    Cher petit oreiller, doux et chaud sous ma tête,
    Plein de plume choisie, et blanc ! et fait pour...

  • De ses fuseaux légèrement blessée,
    D’où vient qu’Isaure a regardé vers toi ?
    J’allais courir à ses cris empressée,
    J’allais courir... Mais tu cours mieux que moi.

    Pourquoi tes yeux, pleins d’une pitié tendre,
    Sont-ils restés si longtemps sur les siens ?
    D’où vient qu’Isaure a paru les entendre ?
    Qu’ils me font mal sur d’autres que les miens !

    ...

  •         C’est en vain que l’on nomme erreur
            Cette secrète intelligence
    Qui, portant la lumière au fond de notre cœur,
    Sur des maux ignorés nous fait gémir d’avance.
    C’est l’adieu d’un bonheur prêt à s’évanouir ;
    C’est un subit effroi dans une âme paisible ;
            Enfin, c’est pour l’être sensible
            Le fantôme de l’avenir.

        ...

  • Inexplicable cœur, énigme de toi-même,
    Tyran de ma raison, de la vertu que j’aime,
    Ennemi du repos, amant de la douleur,
    Que tu me fais de mal, inexplicable cœur !

    Si l’horizon plus clair me permet de sourire,
    De mon sort désarmé tu trompes le dessein ;
    Dans ma sécurité tu ne vois qu’un délire ;
    D’une vague frayeur tu soulèves mon sein.
    Si de...

  • Le printemps est si beau ! Sa chaleur embaumée
    Descend au fond des cœurs réveillés et surpris :
    Une voix qui dormait, une ombre accoutumée,
    Redemande l’amour à nos sens attendris.
    La raison vainement à ce danger s’oppose,
    L’image inattendue enivre la raison :
    Tel un insecte ailé s’élance sur la rose,
    Et la brûle d’un doux poison.
    Des jeunes...

  •     Te souvient-il, ô mon âme, ô ma vie,
        D’un jour d’automne et pâle et languissant ?
        Il semblait dire un adieu gémissant
    Aux bois qu’il attristait de sa mélancolie.
    Les oiseaux dans les airs ne chantaient plus l’espoir ;
    Une froide rosée enveloppait leurs ailes,
    Et, rappelant au nid leurs compagnes fidèles,
    Sur des rameaux sans fleurs ils...

  • Armé du fouet vengeur, le Christ, en sa justice,
    A chassé devant lui les vendeurs couronnés,
    Et, brisant le veau d’or gorgé du sacrifice,
    Il souffle sa colère aux peuples prosternés.
                Que votre voix profonde
                S’appelle et se réponde !
    Debout, peuples du Christ, relevés sous sa loi !
    Un jour, tout sera libre et Dieu seul sera roi...

  • Hélas ! Que je dois à vos soins !
    Vous m’apprenez qu’il est perfide,
    Qu’il trompa mon amour timide :
    C’est vous qui le jurez du moins...
    Hélas ! Que je dois à vos soins !

    Pressez votre main sur mon cœur
    Et jouissez de votre ouvrage.
    Le malheur me rend le courage ;
    Mais pour juger de sa rigueur,
    Pressez votre main sur mon cœur !

    ...

  •     J’ai tout perdu ! mon enfant par la mort,
    Et, dans quel temps ! mon ami par l’absence ;
        Je n’ose dire, hélas ! par l’inconstance :
    Ce doute est le seul bien que m’ait laissé le sort.

        Mais, cet enfant, cet orgueil de mon âme,
    Je ne le devrai plus qu’aux erreurs du sommeil :
        De ses beaux yeux j’ai vu mourir la flamme,
    Fermés par le...