• Dites, que voulez-vous que jeune ménagère
    Puisse faire d’un vieux dans le nœud conjugal .
    Maudit soit donc l’argent qui te poussa ma mère
         À vendre te Jenny . . . . . pour du métal !

    Du matin jusqu’au soir il se plaint, et sans cesse,
    Il tousse, il tousse, il tousse, et de plus est boiteux,
    Il n’en peut plus, son sang est figé de vieillesse,
        ...

  •  
    Vierge au visage blanc, la jeune Poésie
    En silence attendue au banquet d'ambroisie
    Vint sur un siège d'or s'asseoir avec les Dieux,
    Des fureurs des Titans enfin victorieux.
    La bandelette auguste, au front de cette reine,
    Pressait les flots errants de ses cheveux d'ébène ;
    La ceinture de pourpre ornait son jeune sein.
    L'amiante et la soie, en un...

  •  
    I

    Ô jeune adolescent, tu rougis devant moi.
    Vois mes traits sans couleur ; ils pâlissent pour toi :
    C'est ton front virginal, ta grâce, ta décence.
    Viens ; il est d'autres jeux que les jeux de l'enfance.
    Ô jeune adolescent, viens savoir que mon cœur
    N'a pu de ton visage oublier la douceur.
    Bel enfant, sur ton front la volupté réside ;
    ...

  •  

    Son âge échappait à l’enfance ;
    Riante comme l’innocence,
    Elle avait les traits de l’Amour.
    Quelques mois, quelques jours encore,
    Dans ce cœur pur et sans détour
    Le sentiment allait éclore.
    Mais le ciel avait au trépas
    Condamné ses jeunes appas.
    Au ciel elle a rendu sa vie,
    Et doucement s’est endormie
    Sans murmurer contre ses...

  • « De grâce, apprenez-moi comment l'on fait fortune,
    Demandait à son père un jeune ambitieux.
    - Il est, dit le vieillard, un chemin glorieux :
    C'est de se rendre utile à la cause commune,
    De prodiguer ses jours, ses veilles, ses talents,
    Au service de la patrie.
    - Oh ! trop pénible est cette vie ;
    Je veux des moyens moins brillants.
    - Il en est de...

  • Une poulette jeune et sans expérience,
    En trottant, cloquetant, grattant,
    Se trouva, je ne sais comment,
    Fort loin du poulailler, berceau de son enfance.
    Elle s'en aperçut qu'il était déjà tard.
    Comme elle y retournait, voici qu'un vieux renard
    A ses yeux troublés se présente.
    La pauvre poulette tremblante
    Recommanda son âme à Dieu.
    Mais le renard,...

  • Pleurez, doux alcyons ! ô vous, oiseaux sacrés,
    Oiseaux chers à Thétis, doux alcyons, pleurez !
    Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine !
    Un vaisseau la portait aux bords de Camarine :
    Là, l'hymen, les chansons, les flûtes, lentement,
    Devaient la reconduire au seuil de son amant.
    Une clef vigilante a, pour cette journée,
    Sous le cèdre enfermé sa robe d'hyménée...

  • " Apollon, dieu sauveur, dieu des savants mystères,
    Dieu de la vie, et dieu des plantes salutaires,
    Dieu vainqueur de Python, dieu jeune et triomphant,
    Prends pitié de mon fils, de mon unique enfant !
    Prends pitié de sa mère aux larmes condamnée,
    Qui ne vit que pour lui, qui meurt abandonnée,
    Qui n'a pas dû rester pour voir mourir son fils ;
    Dieu jeune, viens...

  • " L'épi naissant mûrit de la faux respecté ;
    Sans crainte du pressoir, le pampre tout l'été
    Boit les doux présents de l'aurore ;
    Et moi, comme lui belle, et jeune comme lui,
    Quoi que l'heure présente ait de trouble et d'ennui,
    Je ne veux point mourir encore.

    Qu'un stoïque aux yeux secs vole embrasser la mort,
    Moi je pleure et j'espère ; au noir souffle...

  • " Fuis, ne me livre point. Pars avant son retour ;
    " Lève-toi ; pars, adieu ; qu'il n'entre, et que ta vue
    " Ne cause un grand malheur, et je serais perdue !
    " Tiens, regarde, adieu, pars : ne vois-tu pas le jour ? "

    Nous aimions sa naïve et riante folie,
    Quand soudain, se levant, un sage d'Italie,
    Maigre, pâle, pensif, qui n'avait point parlé,
    Pieds...