• De vous le dire je m’empresse…
    Oh ! la fâcheuse inversion !
    D’ailleurs la seule qui paraisse
    Être échappée à ma paresse,
    Au cours de cette édition.

    Je m’empresse de vous le dire,
    Allons ! voilà qui va bien mieux !
    Je ne suis pas (faut-il l’écrire ?)
    Un poète, je suis sans lyre.
    Je crois que cela saute aux yeux.

    Mais, vous m’avez...

  • J’ai suivi dans la nuit le rayon d’une étoile
    Et mes yeux ont vu luire, humble et jouant la voile,
    Aux champs lointains si bleus qu’ils font croire à la mer
    La maison comme un point, et, répandu dans l’air
    Doré, tout le village aux pieds du clocher mince…
    Gai, certes, car j'avais découvert la province !

    La province, bien oui, voyageur, qu’en dis-tu ?
    ...

  •  

    C’est à Rouen, votre Rouen, Madame,
    Qu’on brûla… (je fais un impair)
    Mais Marseille ! c’est une femme
    Qui se lève, au bord de la mer !

    Le Havre a votre amour, et d’une ;
    Son port, et de deux ; qu’il soit fier !
    Mais Marseille ! c’est une brune
    Qui sourit, au bord de la mer !

    Comme le fauve qu’il rappelle,
    Lyon porte beau, par un...

  •  

    La Rochefoucauld dit, Madame,
    Qu’on ne doit pas parler de soi,
    Ni ?… ni ?… de ?… de ?… sa ?… sa ?… sa femme.
    Alors, ma conduite est infâme,
    Voyez, je ne fais que ça, moi.

    Je me moque de sa maxime.
    Comme un fœtus dans un bocal,
    J’enferme mon « moi » dans ma rime,
    Ce bon « moi » dont me fait un crime
    Le sévère Blaise Pascal.

    ...

  • Souvenez-Vous, Vierge Marie:
    On dit que nul ne s’est perdu
    De tous ceux dont la voix Vous prle,
    Au milieu des riots en furie;
    Chacun est stir d’tre entendu.
    M6re de-.notre Divin Maitre,
    Souviens-Toi: le Dieu de Sion
    Aime un p6cheur courant se metire,
    Quelque coupable qu’il puisse 61re,
    Sous la Sainte protection;
    De Plormel it Mytilne...

  •  

    L’être que j’adore en ce monde,
    Eût-il les pieds noirs et des poux,
    C’est le mendiant, il m’inonde
    Le cœur d’une extase profonde ;
    Je lui baiserais les genoux.

    D’abord il convient de vous dire
    Que si je ne l’adorais pas,
    Ça ferait peut-être sourire ;
    On penserait : Hé ! le bon sire !
    Il a le « trac » pour ses ducats.

    Il a...

  • Soudez, mistral rafraîchissez le monde
    Des feuilles qui s’en vont en ronde

    Activez le départ sur les fronts de quinze ans
    r~ –< 1 < w a <*w<

    Faites danser les boucles folles,
    Enlevez des jeunes épaules

    Les châles noirs, les fichus blancs,
    Et des vieilles aux doigts tremblants.
    Rasant les murs pour se défendre,

    Einbrouillez...

  • Entrez dans les palais grands ouverts à la foule ;
    Un jour limpide y luit, l’heure paisible y coule,
    Le pied rit au miroir des parquets précieux,
    Et loin, dans le plafonds aussi hauts que les cieux,
    Bleu séjour de la muse et du Dieu sous les voiles,
    L’œil voit trembler des chars, des luths et des étoiles.

    ...

  • SONNETS
    M USULMANES
    A Camille do Sathie-Croix.
    Vous cachez vos cheveux, la toison impudique.
    Vous cachez vos souroils, ces moustaches des yeux.
    Et vous cachez vos yeux, ces globes soucieux,
    Miroirs pieins d’ombre oil reste une image sadique;
    L’oreiile ourle ainsi qu’un goufire, la mimique
    Des h}vres, leur blessure tcarlate, les creux
    De la...

  • Il pleut, que la mer
    n’a pas autant d’eau
    que ce triste hiver !
    Et pas un bateau

    Sur le lac d’Auber
    où - pleurez, roseau ! -
    le zéphir amer
    emporte un chapeau !

    C’est celui du tri -
    ste sant - alari
    que son âme n’a

    encor pour mari ;
    cependant qu’a ri
    Mossieu Roffina !