• Les nuits, les jours,

    Toujours,
    Avec des gestes lents, avec de lentes gloses,
    Autour des foyers clairs ou des âtres moroses,
    Invariablement,

    Tous ils en causent.

    Le temps,

    Le temps trompeur est, à leurs yeux,
    Celui qui guide et tient la main de Dieu...

  • La lune, avec son œil vide et glacé, regarde
    L’hiver régner immense et blanc sur le sol dur ;
    La nuit est d’un total et translucide azur ;
    Le vent, comme un couteau, soudain, passe et poignarde.

    Aux horizons, là-bas, les longs chemins du gel
    Semblent, toujours plus loin, trouer les étendues,
    Et les étoiles d’or jusqu’au Zénith pendues
    Parmi l’éther,...

  •  
    I

    Issu de ces Bretons, altiers comme le chêne,
    Qu’enivraient les clameurs du vent qui se déchaîne
    A travers les embruns des grands flots aboyants,
    De ces marins, aussi courageux que croyants,
    Qui sur chaque océan déferlaient leurs voilures,
    Cartier grandit avec la soif des aventures,
    Et coula sa jeunesse au bord du gouffre amer,
    Hanté...

  • Ô beaux rêves passant dans cette brise ailée
    Qui met de grands frissons dans les doux ajoncs d’or,
    Retenez, un instant, l’haleine parfumée
    De l’enchanteur passé de la terre d’Arvor.

    Puisse le vent cinglant les landes de l’Arrée
    Ranimer en nous tous un espoir assoupi !
    Puissent les vaillants fils d’une race effacée...

  •  
    Riches, en vérité, vous avez bien raison
    De verrouiller le soir vos puissantes maisons,
    Et toujours avisés, quand la grande nuit tombe,
    Riches, vous faites bien de maçonner vos tombes.
    Riches, je vous comprends. Encor que décharnés,
    Princes, comtes, barons, gens de bien, vous craignez
    En ce sombre séjour, les mauvaises manières,
    Les propos...

  • Déesse de la Mort, pâle Perséphoné,
    Dont l’Hadès recueillit les langueurs léthéennes,
    Déesse dont le front semble un printemps fané,
    Dont la voix est l’écho des voix élyséennes,
    Déesse de la Mort, pâle Perséphoné,

    Ouvre, d’un geste lent,...

  • Un jour, un vénérable abbé
    — De ceux qui portent crosse et mitre —
    S’étant le matin bien levé,
    Tint ce discours à son chapitre :

    « Mes enfants, comme vous voyez,
    Le temps promet d’être superbe.
    Nous allons, si vous m’en croyez,
    De ce pas déjeuner sur l’herbe.

    « Emportons quelques poulets...

  •  
    Avec des flûtes dans leurs mains,
    Se sont perdus par mes chemins...

  • Tes cheveux sont pareils aux feuillages d’automne,
    Déesse du Couchant, des Ruines, du Soir !
    Le sang du crépuscule est ta rouge couronne,
    Tu choisis les marais stagnants pour ton miroir.

    L’odeur des lys fanés et des branches pourries
    S’...