Bien tard, quand il se sent l’estomac écœuré,
Le frère Milotus un œil à la lucarne
D’où le soleil, clair comme un chaudron récuré,
Lui darde une migraine et fait son regard darne,
Déplace dans les draps son ventre de curé.
Il se démène sous sa couverture grise
Et descend, ses genoux à son ventre tremblant,
Effaré comme un vieux qui mangerait sa prise...
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Un Maupassant complet ! Première édition !
Seul un livre fait faute à la collection :
Cas déplorable, d’autant plus qu’on n’est pas riche.
Et vendez donc pour que tel se fâche ou se fiche !Or La Maison Tellier dont il est question,
Quel « topo » rabâché jusqu’à profusion !
Encore, il faut l’avoir. Autrement, triste affiche,
Et triste boniment... -
IÀ l’heure où sur la mer le soir silencieux
Efface les lointaines voiles,
Où, lente, se déploie, en marche dans les cieux,
L’armée immense des étoiles,Ne songes-tu jamais que ce clair firmament,
Comme la mer, a ses désastres ?
Ainsi que des vaisseaux sombrent, à tout moment
S’éteignent et... -
Quand tes beaux pieds distraits errent, ô jeune fille,
Sur ce sable mouillé, frange d’or de la mer,
Baisse-toi, mon amour, vers la blonde coquille
Que Vénus fait, dit-on, polir au flot amer.L’écrin de l’Océan n’en a point de pareille ;
Les roses de ta joue ont peine à l’égaler ;
Et quand de sa volute on approche l’oreille,
On entend mille voix qu’on... -
Ô terre, vil monceau de boue
Où germent d’épineuses fleurs,
Rendons grâce à Dieu, qui secoue
Sur ton sein ses fraîches couleurs !Sans ces urnes où goutte à goutte
Le ciel rend la force à nos pas,
Tout serait désert, et la route
Au ciel ne s’achèverait pas.Nous dirions: — À quoi bon poursuivre
Ce sentier qui mène au cercueil ?
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Orchestre du Très-Haut, bardes de ses louanges,
Ils chantent à l'été des notes de bonheur ;
Ils parcourent les airs avec des ailes d'anges
Échappés tout joyeux des jardins du Seigneur.Tant que durent les fleurs, tant que l'épi qu'on coupe
Laisse tomber un grain sur les sillons jaunis,
Tant que le rude hiver n'a pas gelé la coupe
Où leurs pieds vont... -
Lorsque vient le soir de la vie,
Le printemps attriste le cœur :
De sa corbeille épanouie
Il s’exhale un parfum moqueur.
De toutes ces fleurs qu’il étale,
Dont l’amour ouvre le pétale,
Dont les prés éblouissent l’œil,
Hélas ! il suffit que l’on cueille
De quoi parfumer d’une feuille
L’oreiller du lit d’un cercueil.Cueillez-moi ce...
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Encor mal éveillé du plus brillant des rêves,
Au bruit lointain du lac qui dentelle tes grèves,
Rentré sous l’horizon de mes modestes cieux,
Pour revoir en dedans je referme les yeux,
Et devant mes regards flottent à l’aventure,
Avec des pans de ciel, des lambeaux de nature !
Si Dieu brisait ce globe en confus éléments,
Devant sa face ainsi... -
I
Vraiment, c’est bête, ces églises des villages
Où quinze laids marmots encrassant les piliers
Ecoutent, grasseyant les divins babillages,
Un noir grotesque dont fermentent les souliers :
Mais le soleil éveille, à travers les feuillages
Les vieilles couleurs des vitraux irrégulier.La pierre sent toujours la terre maternelle,
Vous verrez des... -
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