Hier, j'ai vu passer, comme une ombre qu'on plaint, En un grand parc obscur, une femme voilée : Funèbre et singulière, elle s'en est allée, Recélant sa fierté sous son masque opalin.
Et rien que d'un regard, par ce soir cristallin, J'eus deviné bientôt sa douleur...
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Ils étaient là, les Juifs, les tueurs de prophètes, Quand le sanglant Messie expirait sur la croix ; Ils étaient là, railleurs et bourreaux à la fois ; Et Sion à son crime entremêlait des fêtes. Or, voici que soudain, sous le vent des tempêtes, Se déchira le voile...
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Jésus à barbe blonde, aux yeux de saphir tendre, Sourit dans un vitrail ancien du défunt choeur Parmi le vol sacré des chérubins en choeur Qui se penchent vers Lui pour l'aimer et l'entendre. Des oiseaux de Sion aux claires ailes calmes Sont là dans le soleil qui...
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Enfermons-nous mélancoliques Dans le frisson tiède des chambres, Où les pots de fleurs des septembres Parfument comme des reliques.
Tes cheveux rappellent les ambres Du chef des vierges catholiques Aux vieux tableaux des basiliques, Sur les ors...
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De mon berceau d'enfant j'ai fait l'autre berceau Où ma Muse s'endort dans des trilles d'oiseau, Ma Muse en robe blanche, ô ma toute Maîtresse !
Oyez nos baisers d'or aux grands soirs familiers... Mais chut ! j'entends la mégère Détresse A notre seuil faisant...
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Le violon, d'un chant très profond de tristesse, Remplit la douce nuit, se mêle aux sons des cors, Les sylphes vont pleurant comme une âme en détresse, Et les coeurs des arbres ont des plaintes de morts.
Le souffle du Veillant anime chaque feuille ; Aux amers...
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C'est comme l'écho d'un sacré concert Qu'on entend soudain sans rien y comprendre; Où l'âme se noie en hachich amer Que fait la douleur impossible à rendre.
De ces flots très lents, coeurs ayant souffert De musique épris comme un espoir tendre Qui s'en va...
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Je t'ai vue un soir me sourire Dans la planète des Bergers : Tu descendais à pas légers Du seuil d'un château de porphyre.
Et ton oeil de diamant rare Eblouissait le règne astral. Femme, depuis, par mont ou val, Femme, beau marbre de Carrare,
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Par les jardins anciens foulant la paix des cistes, Nous revenons errer, comme deux spectres tristes, Au seuil immaculé de la Villa d'antan.
Gagnons les bords fanés du Passé. Dans les râles De sa joie il expire. Et vois comme pourtant Il se dresse sublime en ses...
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Douceur, douceur mystique ! ô la douceur qui pleut ! Est-ce que dans nos coeurs est tombé le ciel bleu ?
Tout le ciel, ce dimanche, à la messe de Pâques, Dissipant le brouillard des tristesses opaques ;
Plein d'Archanges, porteurs triomphaux d'encensoirs, ...
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