Douceur, douceur mystique ! ô la douceur qui pleut !
Est-ce que dans nos coeurs est tombé le ciel bleu ?
Tout le ciel, ce dimanche, à la messe de Pâques,
Dissipant le brouillard des tristesses opaques ;
Plein d'Archanges, porteurs triomphaux d'encensoirs,
Porteurs d'urnes de paix, porteurs d'urnes d'espoirs ;
Aux sons du récital de Cécile la sainte,
Que l'orgue répercute en la pieuse enceinte,
Serait-ce qu'un nouvel Eden s'opère en nous,
Pendant que le Sanctus nous prosterne à genoux ?
Et pendant que nos yeux, sous les lueurs rosées,
Deviennent des miroirs d'âmes séraphisées,
Sous le matin joyeux, parmi les vitraux peints
Dont la gloire s'allie au nimbe d'or des saints ?
Douceur, d'où nous viens-tu, religieux mystère,
Extase qui nous fais étrangers à la terre ?
O Foi ! N'est-ce pas l'heure adorable où le Christ
Etant ressuscité, selon qu'il est écrit,
Ressuscite pour Lui nos âmes amorties
Sous les petits soleils des pascales Hosties ?