• Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
    Les hommes courent haletants,
    Mars qui rit, malgré les averses,
    Prépare en secret le printemps.

    Pour les petites pâquerettes,
    Sournoisement lorsque tout dort,
    Il repasse des collerettes
    Et cisèle des boutons d'or.

    Dans le verger et dans la vigne,
    Il s'en va, furtif perruquier,
    Avec une houppe de...

  • Au temps où je portais des habits de velours,
    Eparses sur mon col roulaient mes boucles brunes.
    J'avais de grands yeux purs comme le clair des lunes ;
    Dès l'aube je partais, sac au dos, les pas lourds.

    Mais en route aussitôt je tramais des détours,
    Et, narguant les pions de mes jeunes rancunes,
    Je montais à l'assaut des pommes et des prunes
    Dans les...

  • Le premier arbre de l'allée ?
    - Il est parti, dites, vers où,
    Avec son tronc qui bouge et son feuillage fou
    Et la rage du ciel à ses feuilles mêlée ?

    Les autres arbres ? - L'ont suivi
    Sur double rang, à l'infini ;
    Ils vont là-bas, sans perdre haleine,
    A sa suite, de plaine en plaine ;
    Ils vont là-bas où les conduit
    Sa marche à lui,...

  • Que j'aime le premier frisson d'hiver ! le chaume,
    Sous le pied du chasseur, refusant de ployer !
    Quand vient la pie aux champs que le foin vert embaume,
    Au fond du vieux château s'éveille le foyer ;

    C'est le temps de la ville. - Oh ! lorsque l'an dernier,
    J'y revins, que je vis ce bon Louvre et son dôme,
    Paris et sa fumée, et tout ce beau royaume
    (J'...

  • Au premier trait, que mon oeil rencontra
    Des moins parfaits de sa perfection,
    La plus grand part de ma dévotion
    Soudainement en elle idolâtra.

    Mais quand le son de sa voix pénétra
    Dans mon ouïr, l'imagination
    Ravissant haut ma contemplation,
    Au plus parfait de son parfait entra.

    Lors je connus que ce vermeil albâtre,
    Pour qui mon...