• Les Métaux, les divins Métaux
    Que toujours l’homme voit en rêve,
    Ornent la couronne ou le glaive
    De tous les Péchés capitaux.

    L’orgueil jette sur ses manteaux
    Pour cette vie, ô Dieu ! si brève,
    Les Métaux, les divins Métaux
    Que toujours l’homme voit en rêve.

    L’or gémit sous les vils râteaux
    Que toujours le banquier soulève,
    Et pour...

  • Les flamboyantes Pierreries
    Qui parent les glaives des rois
    Et les mors de leurs palefrois,
    Brillent dans les rouges tueries.

    La foule, amante des féeries,
    Admire, en ses humbles effrois,
    Les flamboyantes Pierreries
    Qui parent les glaives des rois.

    Et dans les louanges nourries,
    Les princesses aux regards froids
    Sèment sur leurs...

  • Les cieux resplendissants d’Étoiles
    Aux radieux frissonnements,
    Ressemblent à des flots dormants
    Que sillonnent de blanches voiles.

    Quand l’azur déchire ses voiles,
    Nous voyons les bleus firmaments,
    Les cieux resplendissants d’Étoiles
    Aux radieux frissonnements.

    Quel peintre mettra sur ses toiles,
    O Dieu ! ces clairs fourmillements,...

  • Dans l’Air s’en vont les ailes,
    Par le vent caressées ;
    Mes errantes pensées
    S’envolent avec elles.

    Aux cieux pleins d’étincelles,
    Vers la nue élancées,
    Dans l’Air s’en vont les ailes,
    Par le vent caressées.

    Vers des terres nouvelles,
    Sur les rayons bercées,
    Vous fuyez, dispersées,
    O blanches colombelles ;
    Dans l’Air s’...

  • Sois le bienvenu, rouge Automne,
    Accours dans ton riche appareil,
    Embrase le coteau vermeil
    Que la vigne pare et festonne.

    Père, tu rempliras la tonne
    Qui nous verse le doux sommeil ;
    Sois le bienvenu, rouge Automne,
    Accours dans ton riche appareil.

    Déjà la nymphe qui s’étonne,
    Blanche de la nuque à l’orteil,
    Rit aux chants ivres de...

  • Jeanne en riant marchait dans l’Eau,
    Baignant au flot sa jambe nue.
    Sur cette blancheur inconnue
    Frissonnait l’ombre d’un bouleau.

    L’alouette, par un solo,
    Vint célébrer sa bienvenue ;
    Jeanne en riant marchait dans l’Eau,
    Baignant au flot sa jambe nue.

    Lorsque sur le front d’Apollo
    Se déchirait soudain la nue,
    Elle folâtrait, l’...

  • Au bois de Boulogne, l’Hiver,
    La terre a son manteau de neige.
    Mille Iris, qui tendent leur piége,
    Y passent comme un vif éclair.

    Toutes, sous le ciel gris et clair,
    Nous chantent le même solfége ;
    Au bois de Boulogne, l’Hiver,
    La terre a son manteau de neige.

    Toutes les blancheurs de la chair
    Y passent, radieux cortége ;
    Les...

  • Il brille, le sauvage Été,
    La poitrine pleine de roses.
    Il brûle tout, hommes et choses,
    Dans sa placide cruauté.

    Il met le désir effronté
    Sur les jeunes lèvres décloses ;
    Il brille, le sauvage Été,
    La poitrine pleine de roses.

    Roi superbe, il plane irrité
    Dans des splendeurs d’apothéoses,
    Sur les horizons grandioses ;
    Fauve...

  •  
    Tu as loué Leïla en rimes qui, par leur enchaînement, donnent l’idée d’une étoffe rayée d’Yémen.
    Traduction d’un poème arabe, Notes des Orientales.

    Il semble qu’aux sultans Dieu même
    Pour femmes donne ses houris.
    Mais, pour moi, la vierge qui m’aime,
    La vierge dont je suis épris, ―

    Les sultanes troublent le monde
    Pour...

  •  
          Nous avons vu ce mois d’Avril
          Engourdi par un froid subtil :
          Le printemps était en péril.

          Enfin, tout se métamorphose !
          Mai, comme un jeune sein, arrose
          De pourpre le bouton de rose.

          Le vieil Hiver est aux abois.
          Lauriers, c’est à vous que je bois :
          Si, nous irons encore au bois !...