À M. Philippe Pelletier.

Derrière le coteau le soleil a sombré,
Marquant l’horizon bleu d’un long sillage rose,
Et le vieux laboureur, revenu de son pré,
S’est assis, seul, devant sa porte, et s’y repose.

Il s’y repose, en paix, tourné vers...

 
    Je subis la langueur du jour déjà pâli…
    Je suis très lasse, et je ne veux plus que l’oubli.

    Si l’on parle de moi, l’on mentira sans doute.
    Et mes pieds ont été déchirés par la route.

    Certes, on doit trouver plus loin des cieux meilleurs,...

 
        Le couchant adoucit le sourire du ciel.
        La nuit vient gravement, ainsi qu’une prêtresse.
        La brise a déroulé, d’un geste de caresse,
        Tes cheveux aux blondeurs de maïs et de miel.

        Tes lèvres ont gardé le pli de la parole...

Le soleil disparaît dans son rouge brasier,
Et le fleuve qui dort sous l’arche des nuages,
Semble un champ noir coupé par des reflets d’acier.
Vénus rit dans un fond sinistre de feuillages.

Les bruits, les pas, les voix s’éteignent. C’est la nuit.
Le crépuscule...

N’étant plus qu’un brouillard vermeil,
L’horizon dans la nuit recule :
Je voudrais, comme le soleil,
Mourir dans l’or d’un crépuscule !

Sentir l’universel émoi,
Suivre au loin ma trace blanchie
Et, d’une grande ombre, après moi,
Laisser la terre...

Tu marchais tout en noir, avec un voile bleu.
Tes cheveux blonds flottaient, rejetés en arrière ;
Et le soleil couchant, comme un dernier adieu,
Laissait dans tes beaux yeux palpiter sa lumière.

Tu courais sans m’attendre au milieu des taillis.
Tes pieds foulaient...

Aux bords retentissants des plages écumeuses
Pleines de longs soupirs mêlés de lourds sanglots,
Sous le déroulement monotone des flots ;
Près des gouffres remplis des falaises brumeuses ;

À l'heure où le soleil, ainsi qu'un roi cruel
Qui veut parer de draps...

Poet: Léon Dierx

 
En passant sur le pont de la Tournelle, un soir,
Je me suis arrêté quelques instants pour voir
Le soleil se coucher derrière Notre-Dame.
Un nuage splendide à l’horizon de flamme,
Tel qu’un oiseau géant qui va prendre l’essor,
D’un bout du ciel à l’autre...

Chancelants & courbés sous le poids des années,
Par l’ouragan d’hiver plantes déracinées,
Ils sont vieux tous les deux. L’un près de l’autre assis
Ils écoutent au loin des chansons & des rondes,
Et regardent sauter des fraîches têtes blondes
Sur les grands...

Le disque glorieux tombant dans les flots roux
Éclabousse d’éclairs le mur de la falaise ;
Il semble que dans l’air apaisé tout se taise,
Et que la mer farouche endorme son courroux.

La vague, avec un son mélancolique et doux,
Se gonfle en frissonnant sous le vent...