• Enfant dont la lèvre rit
    Et, gracieuse, fleurit
    Comme une corolle éclose,
    Et qui sur ta joue en fleurs
    Portes encor les couleurs
    Du soleil et de la rose !

    Pendant ces jours filés d'or
    Où tu ressembles encor
    À toutes les choses belles,
    Le vieux poète bénit
    Ton enfance, et le doux nid
    Où ton âme ouvre ses ailes.

    Hélas !...

  •  
    O champs pleins de silence,
    Où mon heureuse enfance
    Avait des jours encor
      Tout filés d'or !

     O ma vieille Font-Georges,
    Vers qui les rouges-gorges
    Et le doux rossignol
      Prenaient leur vol !

    Maison blanche où la vigne
    Tordait en longue ligne
    Son feuillage qui boit
      Les pleurs du toit !

    O claire source froide...

  •  
    Oui ! toujours j'enviai, Farcy, de te connaître,
    Toi, que si jeune encore on citait comme un maître,
    Cœur tendre, qui d'un souffle, hélas ! T'intimidais,
    Attentif à cacher l'or pur que tu gardais !
    Un soir, en nous parlant de Naple et de ses grèves,
    Beaux pays enchantés où se plaisaient tes rêves,
    Ta bouche eut un instant la douceur de Platon ;...

  •  
    Cartier ! tu combattis toujours franc et sans dol ;
    La majesté du temps sur ton rêve est passée ;
    L’avenir connaîtra ta profonde pensée,
    Car dans l’azur des cieux ta gloire a pris son vol !

    Maintenant que l’Histoire a flagellé l’Envie
    Dont la lèvre hideuse affligea ta fierté,
    Élève sur l’autel de la postérité,
    En leçon pour nos fils, l’exemple...

  • Ouverte en large éclair, parmi les brumes,
    Une avenue ;
    Et Saint Georges, fermentant d’ors,
    Avec des plumes et des écumes,
    Au poitrail blanc de son cheval, sans mors,
    Descend.

    L’équipage diamantaire
    Fait de sa chute, un triomphal chemin
    De la pitié du ciel, vers notre terre.

    Héros des joyeuses vertus auxiliaires,
    ...

  • Moi qu'un petit enfant rend tout à fait stupide,
    J'en ai deux ; George et Jeanne ; et je prends l'un pour guide
    Et l'autre pour lumière, et j'accours à leur voix,
    Vu que George a deux ans et que Jeanne a dix mois.
    Leurs essais d'exister sont divinement gauches ;
    On croit, dans leur parole où tremblent des ébauches,
    Voir un reste de ciel qui se dissipe et fuit...