• Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps, ô bête,
    En qui vont les péchés d’un peuple, ni creuser
    Dans tes cheveux impurs une triste tempête
    Sous l’incurable ennui que verse mon baiser.

    Je demande à ton lit le lourd sommeil sans songes
    Planant sous les rideaux inconnus du remords,
    Et que tu peux goûter après tes noirs mensonges,
    Toi qui sur le néant...

  •  
    Il est malade, il souffre & je ne puis rien faire,
    Rien pour le soulager, rien même pour lui plaire.
    Je n’ose m’informer tout haut de sa santé ;
    L’intérêt que j’y prends serait interprété.
    J’ai peur de l’irriter par ma sollicitude,
    Et Dieu sait cependant si mon inquiétude
    N’est pas cent fois plus vive à la cacher ainsi !
    Hélas ! veiller sur...

  • Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps, ô bête
    En qui vont les péchés d’un peuple, ni creuser
    Dans tes cheveux impurs une triste tempête
    Sous l’incurable ennui que verse mon baiser :
     
    Je demande à ton lit le lourd sommeil sans songes
    Planant sous les rideaux inconnus du remords,
    Et que tu peux goûter après tes noirs mensonges,
    Toi qui sur le...

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    Depuis que l’Horreur me fascine,
    Je suis l’oiseau de ce serpent.
    Je crois toujours qu’on m’assassine,
    Qu’on m’empoisonne ou qu’on me pend.

    L’Unité se double et se triple
    Devant mon œil épouvanté,
    Et le Simple devient multiple
    Avec une atroce clarté.

    Pour mon oreille, un pied qui frôle
    Les marches de mon escalier,
    Sur les...

  •  
    Au moment de jeter dans le flot noir des villes
    Ces choses de mon cœur, gracieuses ou viles,
             Que boira le gouffre sans fond,
    Ce gouffre aux mille voix où s’en vont toutes choses,
    Et qui couvre d’oubli les tombes et les roses,
             Je me sens un trouble profond.

    Dans ces rhythmes polis où mon destin m’attache
    Je devrais servir...

  • Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps, ô bête
    En qui vont les péchés d'un peuple, ni creuser
    Dans tes cheveux impurs une triste tempête
    Sous l'incurable ennui que verse mon baiser :

    Je demande à ton lit le lourd sommeil sans songes
    Planant sous les rideaux inconnus du remords,
    Et que tu peux goûter après tes noirs mensonges,
    Toi qui sur le néant en...

  • Nature, rien de toi ne m'émeut, ni les champs
    Nourriciers, ni l'écho vermeil des pastorales
    Siciliennes, ni les pompes aurorales,
    Ni la solennité dolente des couchants.

    Je ris de l'Art, je ris de l'Homme aussi, des chants,
    Des vers, des temples grecs et des tours en spirales
    Qu'étirent dans le ciel vide les cathédrales,
    Et je vois du même oeil les bons...

  • ... Le mal qui m'a saisi resserre son étreinte.
    La nuit vient. Je me sens seul et triste à mourir.
    Personne auprès de moi pour adoucir ma crainte,
    Pour essuyer mon front et m'aider à mourir. [...]