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    Me voilà revenu de ce voyage sombre,
    Où l'on n'a pour flambeaux et pour astre dans l'ombre
            Que les yeux du hibou ;
    Comme après tout un jour de labourage, un buffle
    S'en retourne à pas lents, morne et baissant le muffle,
            Je vais ployant le cou.

    Me voilà revenu du pays des fantômes ;
    Mais je conserve encor loin des muets royaumes...

  • Savez-vous, gentille douairière,
    ce que dans Sully l’on faisait
    lorsqu’éole vous conduisait
    d’une si terrible manière ?
    Le malin Périgny riait,
    et pour vous déjà préparait
    une épitaphe familière,
    disant qu’on vous repêcherait
    incessamment dans la rivière,
    et qu’alors il observerait
    ce que votre humeur un peu fière
    sans ce hasard...

  • Sur les bords fortunés de l'antique Idalie,
    Lieux où finit l'Europe et commence l'Asie,
    S'élève un vieux palais respecté par les temps :
    La Nature en posa les premiers fondements ;
    Et l'art, ornant depuis sa simple architecture,
    Par ses travaux hardis surpassa la nature.
    Là, tous les champs voisins, peuplés de myrtes verts,
    N'ont jamais ressenti l'...

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    Oui, les vivants sont sourds ; et leur langue inféconde
    Ne connaît rien qu’un nom dont ils lassent le monde.

    Mais l’écho d’Italie a mille et mille voix,
    Quand Ravenne et Zara murmurent à la fois,
    Quand la Brenta soupire au branle des gondoles,
    Quand la rive s’endort au chant des barcarolles.
    Alors le pèlerin s’arrête vers le soir,
    Et pense :...

  • Apres jô chanté tant de Paix que Victoire,
    J'entens un Hymenée hault et cler entonné :
    Comme si Juppiter avoit du ciel tonné,
    Approuvant quelque accord par son signe notoire.

    Seroit ce point le chant des filles de Memoire,
    Qui pour le mariage à CHARLES ordonné,
    S'aprestent à chanter un Hymen fredonné
    Sur les cordes d'argent et sur le luth d'yvoire ?...