• Ce monde composé d’un discordant accort
    Fait toute chose humaine aller à son contraire,
    Et sous le mouvement du monde elementaire
    Il n’est rien de certain que le coup de la mort.

    La mort passe par tout, dez l’oëst jusqu’au Nort
    Des le Sus jusqu’à l’Est, le meurdrier sanguinaire
    Fuit ainsi le meurdrier, & ne scauroit on faire
    Qu’apres un long...

  • Ce qui semble perir se change seulement
    L’Esté est il passé ? l’an suivant le rameine
    Voit on noircir la nuit ? la lumiere prochaine
    Redore incontinant l’azur du firmament :

    Le rayonnant Soleil d’un pareil mouvement
    Par l’escharpe du ciel tous les jours se promeine
    Et suivant du Seigneur l’Ordonnance certaine
    Tout remonte à son tour, & tombe...

  • Celuy quiconque apprend à mourir constamment
    Des-aprent à servir, & ny à violence,
    Torture, ny prison dont l’extreme souffrance
    Rompe de ses desseins le stable fondement.

    Mediter à la mort, cest le commencement
    De vivre en liberté ; douteusement balance
    Sans resolution, jouet de l’inconstance
    Celuy qui du trespas redoute le torment.

    L’...

  • Cette belle ennemie et d'Amour et de moi,
    Qui presqu'en se jouant range tout en servage,
    A pour soldats choisis, et pour riche équipage
    L’honneur, la Chasteté. la Constance et la Foi :

    Un seul mauvais penser n'a place auprès de soi,
    La Vertu toute vive est peinte en son visage :
    Si bien que qui la voit lève au Ciel son courage,
    Et des communs désirs...

  • Chacun le mieus qu’il peut souffre en l’hostellerie
    Les incommoditez d’une mauvaise nuit,
    Resou de s’en aller au premier jour qui suit,
    Dormir en sa maison sans crainte et fascherie.

    Endure constamment la haine et la furie,
    Les tavaus et tourment de ce monde seduit,
    Sçachant bien que demain tu vivras en desduit
    En la cité de Dieu, recou de Samarie....

  •          Les Cieux inexorables
             Me sont si rigoureux,
             Que les plus miserables
    Se comparans à moy se trouueroient heureux.

               Ie ne fais à toute heure
             Que souhaitter la mort,
             Dont la longue demeure
    Prolonge dessus moy l’insolence du Sort.

               Mon lict est de mes larmes
             Trempé...

  • Hé ! Dieu ! qut je forte d’envie — — — — — 69
    Bien que cette maison ne vante son porphyre — — " 7 2
    Encores que la mer de bien loin nous sépare — — "7*
    Bien que Bacchus soit le prince des vins. — — — yj
    Ton esprit est, Ronsard, plus gaillard que le mien "73
    Ronsard repose ici, qui, hardi dh f enfance — — 74

    JOACHIM DU BELLAY (1524-1560)

    Tout ce qu...

  • Comme le corps ne permect point de veoir,
    A son esprit, ny sçauoir sa puissance :
    Ainsi l’erreur, qui tant me faict avoir
    Deuant les yeulx le bandeau d’ignorance,
    Ne m’à permis d'auoir la congnoissance
    De celuy là, que pour pres le chercher
    Les Dieux avoient voulu le m’approcher :
    Mais si hault bien ne m’àsceu apparoistre.
    Parquoy a droict l’on...

  • Cette source éternelle,
    Qui ne finit jamais,
    Mais qui se renouvelle
    ...


  • ...