• Dorat, d’une certaine main,
    Osant emprises malaisees,
    Dans le pré Gregeois et Romain,
    ...

  • À la beauté du Ciel votre beauté j'égale :
    Le Ciel en sa rondeur toute forme contient,
    Et par son mouvement crée, émeut et maintient ;
    De semblables effets vous êtes libérale.

    Car votre belle vue admirable et fatale
    Crée en nous les amours, les garde et Ies soutient,
    Et tant de beaux pensers dont l'esprit s'entretient,
    Ont leur mouvement d'elIe et...

  • Sois medecin, Phoebus, de la Maistresse
    Qui tient mon Prince en servage si doux :
    Vole à son lict, et luy taste le poux :
    Il faut qu’un Dieu guarisse une Deesse.

    Mets en effect ton mestier, et ne cesse
    De la panser, et luy donner secours,
    Ou autrement le regne des amours
    Sera perdu, si le mal ne la laisse.

    Ne souffre point, qu’une blesme...

  • A qui est plus un Amant obligé
    Ou a Amour, ou vrayement a sa Dame  ?
    Car son service est par eulx redigé
    Au ranc de ceulx, qui ayment los, & fame.

    À luy il doibt le cueur, a elle l’Ame,
    Qui est autant, comme a tous deux la vie  :
    L’un a l’honneur, l’autre a bien le conuie  :
    Et toutesfois voicy un tresgrand poinct,
    Lequel me rend ma pensee...

  •  
    Ainsi qu'on voit pleurer la chaste tourterelle
    Quand la mort a éteint la moitié de son cœur,
    Je veux en accusant ma fortune cruelle,
    Éloigné de vos yeux soupirer ma douleur.

    N'ai-je pas bien raison de faire ouïr ma plainte,
    Puis qu'à votre départ mon cœur s'en va de moi ?
    Et que ployant au joug d'une force contrainte
    Il me faut supporter mon...

  • L’ame, & l’esprit sont pour le corps orner,
    Quand le vouloir de l’Eternel nous donne
    Sens, & sçauoir pour pouuoir discerner
    Le bien du bien, que la raison ordonne.

    Par quoy si Dieu de telz biens te guerdonne,
    Il m’à donné raison, qui à pouuoir
    De bien iuger ton heur, & ton sçauoir.

    Ne trouve donc chose si admirable,
    Si a bon droict...

  • Tu as voulu que je raconte en ryme
    Comme Medee en sa jeunesse prime,
    D’Angennes, sent du nouveau Cupidon,
    Premierement la fleche et le brandon :
    Je te complais, encores...

  • Honorant mes amis des presents de ma Muse,
    Dangennes, je seroy dehors de toute excuse
    Si j’aloy t’oublier : car c’est toy (je le sçay)
    Qui defens le party de mon nouvel essay

    De mesurer les vers en la langue Francoyse
    À l’antique façon et Romaine et...