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    L’automne nous arrive, et la nature entière
    Voyant, sombre et muet, son tombeau se rouvrir,
    Comprend qu’elle est tout près de son heure dernière
    Et, le cœur désolé, se prépare à mourir.

    Mais si d’après nos lois il faut qu’elle succombe
    Elle ne dira pas qu’elle se sent faiblir
    Et, radieuse, un jour descendra dans la tombe,
    Sans que nos yeux...

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    J’aime entendre le vent qui sanglote dans l’ombre
    Durant les soirs brumeux de l’automne pâli,
    Lorsqu’il erre plaintif dans la campagne sombre
    Où le joyeux été repose enseveli.

    Fuyant de ses baisers les mortelles atteintes,
    Toutes les feuilles d’or quittent, d’un vol pressé,
    L’arbre qu’elles ornaient de leurs changeantes teintes
    Et qui demeure...