Par les jardins anciens foulant la paix des cistes,
Nous revenons errer, comme deux spectres tristes,
Au seuil immaculé de la Villa d'antan.
Gagnons les bords fanés du Passé. Dans les râles
De sa joie il expire. Et vois comme pourtant
Il se dresse sublime en ses robes spectrales.
Ici sondons nos coeurs pavés de désespoirs.
Sous les arbres cambrant...
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Douceur, douceur mystique ! ô la douceur qui pleut !
Est-ce que dans nos coeurs est tombé le ciel bleu ?
Tout le ciel, ce dimanche, à la messe de Pâques,
Dissipant le brouillard des tristesses opaques ;
Plein d'Archanges, porteurs triomphaux d'encensoirs,
Porteurs d'urnes de paix, porteurs d'urnes d'espoirs ;
Aux sons du récital de Cécile la... -
La chapelle ancienne est fermée,
Et je refoule à pas discrets
Les dalles sonnant les regrets
De toute une ère parfumée.
Et je t'évoque, ô bien-aimée !
Epris de mystiques attraits :
La chapelle assume les traits
De ton âme qu'elle a humée.
Ton corps fleurit dans l'autel seul,
Et la nef triste est le linceul
De gloire qui te vêt... -
Ma pensée est couleur de lumières lointaines,
Du fond de quelque crypte aux vagues profondeurs.
Elle a l'éclat parfois des subtiles verdeurs
D'un golfe où le soleil abaisse ses antennes.
En un jardin sonore, au soupir des fontaines,
Elle a vécu dans les soirs doux, dans les odeurs ;
Ma pensée est couleur de lumières lointaines,
Du fond de quelque... -
La bise geint, la porte bat,
Un Ange emporte sa capture.
Noël, sur la pauvre toiture,
Comme un De Profundis, s'abat.
L'artiste est mort en plein combat,
Les yeux rivés à sa sculpture.
La bise geint, la porte bat,
Un Ange emporte sa capture.
Ô Paradis ! puisqu'il tomba,
Tu pris pitié de sa torture.
Qu'il dorme en bonne... -
L'ANGÉLUS sonnait, et l'enfant sur sa couche de douleur
souffrait d'atroces maux ; il avait à peine quinze ans, et les
froids autans contribuaient beaucoup à empirer son mal.
Mais pourtant sa mère qui se lamentait au pied du
lit, l'attristait encore plus profondément et augmentait en
quelque sorte sa douleur.
Soudain, joignant ses mains pâles en une... -
Comme la lande est riche aux heures empourprées,
Quand les cadrans du ciel ont sonné les vesprées !
Quels longs effeuillements d'angélus par les chênes !
Quels suaves appels des chapelles prochaines !
Là-bas, groupes meuglants de grands boeufs aux yeux glauques
Vont menés par des gars aux bruyants soliloques.
La poussière déferle en avalanches... -
Les Brises ont brui comme des litanies
Et la flûte s'exile en molles aphonies.
Les grands boeufs sont rentrés. Ils meuglent dans l'étable
Et la soupe qui fume a réjoui la table.
Fais ta prière, à Pan ! Allons au lit, mioche,
Que les bras travailleurs se calment de la pioche.
Le clair de lune ondoie aux horizons de soie:
Ô sommeil ! donnez-... -
Je remarquais toujours ce grand Jésus de plâtre
Dressé comme un pardon au seuil du vieux couvent,
Echafaud solennel à geste noir, devant
Lequel je me courbais, saintement idolâtre.
Or, l'autre soir, à l'heure où le cri-cri folâtre,
Par les prés assombris, le regard bleu rêvant,
Récitant Eloa, les cheveux dans le vent,
Comme il sied à l'Ephèbe esthétique... -
Voici venir les tristes frères
Vers la cellule où tu te meurs.
Ton esprit est plein de clameurs
Et de musiques funéraires.
Apportez-lui le Viatique.
Saint Bénédict, aidez sa mort !
Bien que faible, faites-le fort
Sous votre sainte égide antique.
Ainsi soit-il au coeur de Dieu !
Clément, dis un riant adieu
Aux liens impurs de cette...