Des perles encor mouillent son bras blanc.
Couchée en un lit de joncs verts & d’herbes,
Le sein ombragé d’un rameau tremblant,
Au bruissement des chênes superbes,
Aux molles rumeurs des halliers épais,
Non loin de la source elle rêve en paix.
Tandis qu’au rebord des souples lianes,
Sur son reflet nu se figent pâmés
Les flots du bassin, lèvres...
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Quand j’aperçus tes yeux pour la première fois,
Non, je n’aperçus pas une chose charnelle ;
Et de toi j’attendis cette paix éternelle
Qui semble un but sacré que dans l’azur je vois.De la beauté d’un jour mon âme fuit les lois,
Vers le libre zénith montant à grands coups d’aile,
Et, pour mieux embrasser la forme universelle,
Suit le rhythme infini... -
Toi qui vis au dedans d’une chair vulnérable,
En butte à l’ennemi que tu veux protéger,
Ô pauvre âme, pourquoi rechercher le danger
Et te rendre toi-même abjecte & misérable ?Ayant avec la vie un bail si peu durable,
Pourquoi parer un corps qui n’est qu’un étranger ?
De riches ornements à quoi bon surcharger
Ta fragile demeure assise sur le sable...