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           O Versaille, ô bois, ô portiques,
           Marbres vivants, berceaux antiques,
    Par les dieux et les rois Élysée embelli,
           A ton aspect, dans ma pensée,
    Comme sur l’herbe aride une fraîche rosée,
           Coule un peu de calme et d’oubli.

           Paris me semble un autre empire,
           Dès que chez toi je vois sourire
    Mes pénates...

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    Celui dont l’âme est triste et qui porte à l’automne
    Son cœur brûlant encor des cendres de l’été,
    Est le Prince sans sceptre et le Roi sans couronne
    De votre solitude et de votre beauté.

    Car ce qu’il cherche en vous, ô jardins de silence,
    Sous votre ombrage grave où le bruit de ses pas
    Poursuit en vain l’écho qui toujours le devance,
    Ce qu’il...

  • Enfant qui reposez ignorant de la vie,
    De vous la raconter Dieu m’a donné l’envie.
    Je sais bien que votre âge est l’âge aux rêves d’or,
    Que c’est bon de laisser dormir l’enfant qui dort,

    Et que je viens trop tôt pour vous faire comprendre
    Ce que votre faiblesse à peine peut entendre ;
    Mais vous êtes de ceux qui veillent ici-bas ;
    Écoutez donc, Enfant...

  • Versailles, tu n’es plus qu’un spectre de cité ;
    Comme Venise au fond de son Adriatique,
    Tu traînes lentement ton corps paralytique,
    Chancelant sous le poids de ton manteau sculpté.

    Quel appauvrissement ! quelle caducité !
    Tu n’es que surannée et tu n’es pas antique,
    Et nulle herbe pieuse au long de ton portique
    Ne grimpe pour voiler ta pâle nudité...

  • I

    Ô Versailles, par cette après-midi fanée,
    Pourquoi ton souvenir m'obsède-t-il ainsi ?
    Les ardeurs de l'été s'éloignent, et voici
    Que s'incline vers nous la saison surannée.

    Je veux revoir au long d'une calme journée
    Tes eaux glauques que jonche un feuillage roussi,
    Et respirer encore, un soir d'or adouci,
    Ta beauté plus touchante au...

  • Ô Versaille, ô bois, ô portiques,
    Marbres vivants, berceaux antiques,
    Par les dieux et les rois Elysée embelli,
    A ton aspect, dans ma pensée,
    Comme sur l'herbe aride une fraîche rosée,
    Coule un peu de calme et d'oubli.

    Paris me semble un autre empire,
    Dès que chez toi je vois sourire
    Mes pénates secrets couronnés de rameaux,
    D'où souvent les...