Comme un insecte, la faucheuse mécanique
parcourt le foin. Son cliquetis irrégulier
semble accroître la torpeur qui se communique
à la vigne et à l’horloge de l’escalier.
Laissez-moi ne penser à rien. C’est un ennui
que de n’entendre parler que d’appendicite,
de Nietzsche, de la Vie, d’on ne sait quoi ensuite.
Les cornes des beaux bœufs luisent...
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Laisse-moi voler sur tes pas,
Retire ta main enfantine !
Charmant enfant, je ne suis pas
Ce que ta faiblesse imagine.Je ressemble à ce papillon
Qui, sûr de ses métamorphoses,
Aime à jouer dans le vallon
Autour des enfants ou des roses.Tu veux me saisir, mais en vain :
Tu saisirais plutôt la flamme.
En...Ce jour, premier septembre, un beau coléoptère
(Clytus arcuatus de Fabrice ou Linné)
Voltige soucieux. Ce tardif nouveau-né
Ne pourra découvrir aucun des siens sur terre.Dans la grande forêt au multiple mystère,
De tant d’hôtes vivants Éden prédestiné,
Sur ses bûches de chêne il va, vient, condamné,
Pauvre être intempestif, à mourir solitaire...
Quand l’insecte a rongé brin à brin, feuille à feuille,
La plante dont la fleur l'abrite et le recueille,
Défaillant, mais fidèle à l'arbuste tari,
Il ne va point ailleurs chercher sa nourriture ;
Sans sève, de la faim subissant la torture,
Il tombe et meurt avec la fleur qui l'a nourri.Poète, ainsi fidèle à la tige choisie,
Nourri des sucs...