Pourquoi pleurer, ma Muse, à ton premier printemps,
Et ceindre ton beau front d’une noire tunique
Dans des euphorbes d’or à tiges...
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A sa Muse – A Diane – A la Jeune Fille de Mégare… [1]
A SA MUSE
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À peine le soleil, au fond des antres sombres ,
Avait du haut des cieux précipité les ombres,
Quand la chaste Diane, à travers les forêts,
Aperçut un lieu solitaire
Où le fils de Vénus et les dieux de Cythère
Dormaient sous un ombrage frais :
Surprise, elle s’arrête ; et sa prompte colère
S’exhale en ce discours, qu’elle adresse tout bas... -
L'HEURE DU BERGER
C'est l'heure enchanteresse où, dans l'ombre, Diane,
Versant au sein des bois son plus tendre rayon,
En secret, vient poser son baiser diaphane
Sur les lèvres en fleurs du bel Endymion !G. M.
I
Sur son orbe d'argent s'élevant par degré,...
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Plus ferme foi ne fut oncques jurée
A nouveau prince, ô ma belle princesse,
Que mon amour qui vous sera sans cesse
Contre le temps et la mort assurée.
De fossés creux ou de tour bien murée
N'a pas besoin de ma foi la fortresse,
Dont je vous fis, dame, reine et maîtresse,
Parce qu'elle est d'éternelle durée.
Trésor ne peut sur elle être vainqueur... -
Diane, en couche, se sentant
De la rude mort assaillie,
Et déjà du tout lui étant
Là vive parole faillie
A son mari de main pâlie
Montre un beau fils, produit à l'heure,
Comme voulant dire: « Ne pleure
Avecques l'adieu d'un baiser,
Ce bel enfant qui te demeure,
Sera pour ton deuil apaiser ». -
Vos yeux, belle Diane, ont autant de puissance
Qu'une arquebuse à roue, et vos sourcils voûtés,
Ce sont deux arcs turquois, qui rendent surmontés
Les coeurs qui pensent plus faire de résistance,
Votre front c'est le marbre, où l'archer qui m'offense
Aiguise à mon malheur ses traits de tous côtés,
Votre chaste estomac, le séjour des beautés,
La prison... -
Diane étant en l'épaisseur d'un bois,
Après avoir mainte bête assénée,
Prenait le frais, de Nymphes couronnée.
J'allais rêvant, comme fais mainte fois,
Sans y penser, quand j'ouïs une voix
Qui m'appela, disant : Nymphe étonnée,
Que ne t'es-tu vers Diane tournée ?
Et, me voyant sans arc et sans carquois :
Qu'as-tu trouvé, ô compagne, en ta... -
Nous ferons, ma Diane, un jardin fructueux :
J'en serai laboureur, vous dame et gardienne.
Vous donnerez le champ, je fournirai de peine,
Afin que son honneur soit commun à nous deux.
Les fleurs dont ce parterre éjouira nos yeux
Seront vers florissants, leurs sujets sont la graine,
Mes yeux l'arroseront et seront sa fontaine
Il aura pour zéphyrs mes... -
Diane, ta coutume est de tout déchirer,
Enflammer, débriser, ruiner, mettre en pièces,
Entreprises, desseins, espérances, finesses,
Changeant en désespoir ce qui fait espérer.
Tu vois fuir mon heur, mon ardeur empirer,
Tu m'as sevré du lait, du miel de tes caresses,
Tu resondes les coups dont le coeur tu me blesses,
Et n'as autre plaisir qu'à me faire... -
De quel soleil, Diane, empruntes-tu tes traits,
La flamme, la clarté de ta face divine ?
Le haut Amour, grand feu du monde où il domine,
Luit sur toi, puis sur nous luire ainsi tu te fais.
Pour toi les beaux pensers, les paroles, les faits
Il crée en nous par toi, ni jamais trop voisine
Ne voile son beau feu, qui sans fin enlumine
Nos coeurs,...