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    Adieu, toi dont la main sur ma pâle existence
    De quelques jours heureux a répandu les fleurs,
    Toi qui seul as voulu de mon adolescence
    Plaindre et partager les douleurs !

    Adieu ! Mais ton image en mon âme attendrie
    Vivra malgré l'espace et les ans destructeurs ;
    La mer peut t'éloigner du sol de ma patrie,
    Mais ne peut séparer nos cœurs.

    ...
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    Poète, en vain tu me compares
    Au rossignol, barde des airs ;
    Je crains l’éclat dont tu me pares,
    Je crains de trop croire à tes vers.

    Mes lèvres, de bonheur muettes,
    Boiraient au miel de tes accents ;
    Car, tu le sais, dieux et poètes,
    Ami, se nourrissent d’encens.

    Gardons le sceptre à de plus dignes !
    Ma muse est ta plus humble...