•  
    La pudeur n’a pas de clémence,
    Nul aveu ne reste impuni,
    Et c’est par le premier nenni
    Que l’ère des douleurs commence.

    De ta bouche où ton cœur s’élance
    Que l’aveu reste donc banni !
    Le cœur peut offrir l’infini
    Dans la profondeur du silence.

    Baise sa main sans la presser
    Comme un lis facile à blesser,
    Qui tremble à la...

  • Depuis l’été que se brisa sur elle
    Le dernier coup d’éclair et de tonnerre,
    Le silence n’est point sorti
    De la bruyère.

    Autour de lui, là-bas, les clochers droits
    Secouent leur cloche, entre leurs doigts,
    Autour de lui, rôdent les attelages,
    Avec leur charge à triple étage,
    Autour de lui, aux lisières des sapinières,
    ...

  • Le silence déjà funèbre d’une moire
    Dispose plus qu’un pli seul sur le mobilier
    Que doit un tassement du principal pilier
    Précipiter avec le manque de mémoire.

    Notre si vieil ébat triomphal du grimoire,
    Hiéroglyphes dont s’exalte le millier
    A propager de l’aile un frisson familier !
    Enfouissez-le moi plutôt dans une armoire.

    Du souriant fracas...

  • Le silence déja funèbre d’une moire
    Dispose plus qu’un pli seul sur le mobilier
    Que doit un tassement du principal pilier
    Précipiter avec le manque de mémoire.

    Notre si vieil ébat triomphal du grimoire,
    Hiéroglyphes dont s’exalte le millier
    À propager de l’aile un frisson familier !
    Enfouissez-le-moi plutôt dans une armoire.

    Du souriant fracas...

  •  
    On scrute leur portrait, espérant qu’il en sorte
    Un cri qui puisse enfin nous servir de flambeau.
    Ah ! si même ils venaient pleurer à notre porte
    Lorsque le soir étend ses ailes de corbeau !

    Non ! Mieux que le linceul, la bière et le tombeau
    Le silence revêt ceux que le temps emporte :
    L’âme en fuyant nous laisse un horrible lambeau
    Et ne nous...

  •  
    Il est plus d’un silence, il est plus d’une nuit,
    Car chaque solitude a son propre mystère :
    Les bois ont donc aussi leur façon de se taire
    Et d’être obscurs aux yeux que le rêve y conduit.

    On sent dans leur silence errer l’âme du bruit,
    Et dans leur nuit filtrer des sables de lumière.
    Leur mystère est vivant : chaque homme à sa manière
    Selon...

  •  
    Verbe endormi dans la nature,
    Esprits muets au fond des bois,
    Âmes qui n'avez qu'un murmure,
    Prenez dans mes vers une voix.
    Esprits du chêne, esprits des roses,
    Prés en fleurs, sables désolés,
    Lacs souriants, rochers moroses,
    Petits bluets sous les grands blés,
                Parlez !

    Échos des invisibles mondes
    Qu'on découvre...

  • Inaudible move day and night,
      And noiseless grows the flower;
    Silent are pulsing wings of light,
      And voiceless fleets the hour.

    The moon utters no word when she
      Walks through the heavens bare;
    The stars forever silent flee,
      And songless gleam through air.

    The deepest love is voiceless too;
      Heart sorrow makes...

  • Come, silence, thou sweet reasoner,
    Lay thy soft hand on all that stir—
    On grass and shrub and tree and flower,
    And let this be thine own dear hour.

    No more across the neighbor rill
    To that lone cottage on the hill
    Shall wonder with her questions go,
    Seeking if joy be there or no.

    No longer shall the listening ear
    Go...

  • Because I breathe not love to everie one,
      Nor do not use set colors for to weare,
      Nor nourish special locks of vowèd haire,
    Nor give each speech a full point of a groane,—
    The courtlie nymphs, acquainted with the moane
      Of them who on their lips Love’s standard beare,
      “What! he?” say they of me. “Now I dare sweare
    He cannot love:...